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Un nouveau documentaire présente l'humoriste canadien bien-aimé John Candy comme un homme qui cherchait à plaire et adorait faire rire.
C'est un trait commun chez les humoristes, mais le producteur du film, Ryan Reynolds, affirme que ce trait était dangereux pour Candy, car il masquait des difficultés personnelles, notamment des traumatismes infantiles non résolus, de l'anxiété et des problèmes d'estime de soi.
«Grandir dans ce milieu est difficile», a confié Reynolds lors d'une série d'entrevues avec les médias au récent Festival international du film de Toronto, où le film a été présenté en avant-première.
«Je pense qu'à la croisée des chemins entre chercher à plaire et les problèmes de santé mentale, il se passe quelque chose d'intéressant, là où on a encore envie de dire: "Je vais bien"». Et on ne va pas bien. Et c'est très dangereux», a déclaré la vedette originaire de Vancouver, qui ajoute un autre projet à son CV, qui s'étend de la comédie romantique des années 2000 «La Proposition» («The Proposal») à la franchise «Deadpool», en passant par la série de football «Bienvenue à Wrexham» («Welcome to Wrexham»).
«John Candy: I Like Me» retrace la vie et la mort tragique de l'acteur de cinéma et de télévision, qui a connu une fulgurante ascension, passant de la série à sketches canadienne «SCTV» à une série de succès hollywoodiens des années 1980 et du début des années 1990, dont «Les Bleus» («Stripes»), «Splash», «Oncle Buck» («Uncle Buck») et «Voyages tous risques» («Planes, Trains and Automobiles»).
Il est décédé en 1994 à l'âge de 43 ans.
Assis à côté de Reynolds, le réalisateur Colin Hanks a dit espérer que le film soulève le débat sur le bien-être psychologique, qualifiant la thérapie de «bouée de sauvetage» pour lui-même.
Hanks, dont le père, Tom Hanks, a donné la réplique à Candy dans «Splash», a déclaré que le film cherchait à dresser un portrait plus complet de l'homme derrière la célébrité.
«J'ignorais qu'il avait perdu son père très jeune. J'ignorais que son grand-père était également décédé d'une insuffisance cardiaque», a relaté Hanks, qui, en tant qu'acteur, a joué dans la série «Fargo» et le suspense à venir «Nuremberg».
«Et que ces mécanismes d'adaptation ont fait de lui l'homme qu'il est devenu; un homme célébré, spécial et unique, mais qu'il arrivait aussi à un moment de sa vie adulte où ces mécanismes d'adaptation n'étaient plus aussi efficaces. Et qu'il commençait à travailler sur lui-même pour changer, et malheureusement, il a manqué de temps. »
Le projet de Prime Video comprend des entrevues de nombreux amis célèbres de Candy, dont Bill Murray, Catherine O’Hara, Tom Hanks, Dan Aykroyd, Martin Short, Macaulay Culkin et Eugene Levy, qui se souviennent d'un artiste sociable, amateur de bonne chère et de bons vins, et qui était gentil et généreux à l'écran comme en dehors.
Mais ils révèlent aussi l'anxiété de Candy face aux blagues fréquentes sur sa taille et son chagrin persistant après la mort soudaine de son père juste avant son cinquième anniversaire.
Les enfants adultes de Candy, Jennifer et Chris, qui apparaissent également dans le film avec leur mère Rose, disent avoir apprécié l'occasion de célébrer leur père, mais aussi d'ouvrir une conversation sur la santé mentale et le deuil.
«Il est important de parler du deuil, et tant de personnes le vivent», a déclaré Chris Candy, assis à côté de sa sœur Jennifer Candy-Sullivan.
Candy-Sullivan a expliqué que des années de thérapie ont aidé sa famille à se sentir plus à l'aise pour parler des difficultés de leur père et partager les leçons apprises. Elle a confié que son propre deuil persiste après sa mort soudaine sur un tournage au Mexique, mais qu'elle considère le documentaire comme faisant partie de ce processus.
«Peu importe qui ils sont, célébrités ou non, on peut s'y identifier. Tout le monde peut s'y identifier, a-t-elle expliqué. Au bout du compte, une perte reste une perte, et elle reste difficile, qu'elle soit brutale ou prolongée.»
Elle attribue le mérite au «super groupe d'amis» de son père, qui s'est rallié à la famille après sa mort d'une insuffisance cardiaque, un événement médiatique retentissant à l'époque, avec des funérailles remplies de vedette à Brentwood, en Californie, et à Toronto.
«Ils sont venus en masse, ils étaient là, ils ont tout laissé tomber pour être là et soutenir notre mère et nous», se souvient Jennifer Candy-Sullivan.
«C'était un peu flou pour moi, mais je me souviens d'une poignée de choses, de gens autour, et de la maison toujours pleine de famille, d'amis et de gens qui apportaient de la nourriture.»
Ryan Reynolds, dont la célébrité à l'écran a fait de lui un favori des émissions et des sites d'actualités de vedettes, a déclaré que les meilleurs documentaires en disent aussi long sur soi-même.
«Et j'ai certainement appris un peu sur moi-même en regardant John, vous savez, j'ai une obsession pour lui depuis toujours», a-t-il soutenu.
«J'avais l'impression qu'il vivait comme quelqu'un qui vivait sur du temps emprunté. Il avait vraiment l'impression que le temps pressait pour faire toutes ces choses, pour organiser sa famille, afin qu'elle s'en sorte bien. Et je n'ose imaginer ce que cela représente. Je ne peux vraiment pas, car au final, il voulait vraiment rentrer chez lui (après son dernier tournage), plus que tout.»
«Il voulait juste être chez lui. Et il n'y est pas parvenu», a-t-il conclu.
«John Candy: I Like Me» sort dans les cinémas vendredi.