Économie

Devenir proprio ou voyager? Les Québécois ont tranché

Est-ce que les biens matériels l'emportent sur les expériences de vie?

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(Noovo Info)

Gamins, plusieurs rêvaient d'avoir un bon travail, de fonder une famille, d'adopter un chien et de vivre dans une belle maison - avec la petite clôture blanche. Accomplir ce rêve était généralement signe de réussite. Les temps changent, les ambitions aussi. Selon une étude d'Arlington Research, mené en mars 2025 pour le compte de FlightHub, les Québécois associent de plus en plus la réussite à des expériences de vie, notamment les voyages.

L'agence de voyages montréalaise précise que 58% des Québécois interrogés considèrent le voyage comme étant un accomplissement de vie important, dépassant légèrement l’accession à la propriété (53 %) et avoir un revenu élevé (41 %).

«Les priorités financières des Québécois oscillent entre biens matériels et expériences de vie. Alors que 71 % affirment qu’épargner en vue de la retraite est une priorité, une grande partie des répondants sont prêts à ajuster leurs dépenses pour pouvoir voyager», précise FlightHub.

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Le désir de voyager est tel chez les Québécois qu'un peu plus de la moitié des répondants affirment être prêts à utiliser des fonds prévus pour certains achats matériels afin de financer un voyage. Au diable la nouvelle table ou le nouveau sofa et bienvenue le Mexique!

Par exemple, avant de réduire leurs dépenses liées aux voyages, les répondants québécois indiquent qu’ils réduiraient d’abord les sorties au restaurant (65 %), les divertissements (51 %) et l’achat de cadeaux (50 %).

FlightHub ajoute que pour 35 % des Québécois, «voyager est une nécessité qui constitue une part essentielle de leur quotidien, dont ils ne pourraient se passer».

Redéfinir ce qu'est «réussir sa vie»

Les objectifs de vie et les priorités financières ont aussi changé au fil du temps pour l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes - quoique ces objectifs et priorités (acheter une maison, réussir professionnellement, miser sur son développement personnel, voyager, etc.) varient aussi selon les générations.

L'enquête d'Arlington Research démontre que les voyages rivalisent désormais avec l’achat d’une propriété comme une étape importante de la vie aussi à l'échelle nationale.

«Bien que les objectifs liés à la carrière ou à la propriété restent des symboles forts de réussite, l’enquête souligne que beaucoup associent désormais la réussite aux expériences de vie, en particulier en ce qui concerne les voyages.»
- Henri Chelhot, PDG de FlightHub

Selon l’enquête, 60 % des Canadiens considèrent donc le voyage comme étant un accomplissement de vie important, dépassant légèrement l’accession à la propriété (58 %), avoir un revenu élevé (44 %), avoir des enfants (41 %) ainsi que le développement professionnel (38 %).

«Bien que 54 % des répondants soient déjà propriétaires, 30 % économisent pour le devenir et 14 % n’en ont pas l’intention. Toutefois, 61 % des personnes interrogées indiquent que si l’immobilier était plus abordable, elles privilégieraient l’accès à la propriété plutôt que le voyage», précise FlightHub.

Et les choix financiers?

Si les voyages prennent de plus en plus de place dans la vie des Canadiens, il n'en demeure pas moins que la réalité financière freine parfois les projets. 

L'enquête de FlightHub suggère qu'en 2025 les priorités financières des Canadiens oscillent entre biens matériels et expériences de vie : 70% des répondants indiquent l'épargne en vue de la retraite comme priorité financière suivie par l’achat d’une propriété (66%), le remboursement des dettes (62%), les voyages (58%) et, enfin, l’achat d’une voiture (32%).

Mais, attention. S'il faut couper dans le budget pour faire face aux responsabilités financières, le budget voyage ne sera pas le premier touché.

En effet, une grande part des Canadiens placent le budget voyage en quatrième position des dépenses dans lesquelles couper pour joindre les deux bouts. Environ 41 % des répondants à l'enquête de FlightHub le classent parmi les trois premières dépenses à couper, et seulement 18 % comme la principale.

Comme pour les Québécois, les Canadiens réduiraient d’abord les sorties au restaurant (62 %), les divertissements (58 %) et l’achat de cadeaux (46 %) avant de toucher au budget dédié aux voyages.

Comme nous, environ 62% des Canadiens et Canadiennes seraient prêts à utiliser des fonds prévus pour certains achats matériels, tels que des vêtements, des appareils électroniques ou des meubles afin de financer un voyage.

Une nécessité ou un luxe?

«Pour 32 % des répondants canadiens, voyager est une nécessité qui constitue une part essentielle de leur quotidien, dont ils ne pourraient se passer. Pour 46 % d’entre eux, il s’agit plutôt d’un luxe, tandis que 22 % le considèrent comme un «plus» agréable, mais non essentiel», explique FlightHub.

Il reste qu'il existe des différences générationnelles lorsqu'il est question de perception du voyage.

Selon l'enquête, les milléniaux, la génération X et les baby-boomers sont plus enclins à considérer le voyage comme une nécessité, un facteur de réussite et d’épanouissement personnel, le priorisant ainsi aux biens matériels. «Ces générations ont également un revenu annuel moyen plus élevé et sont plus susceptibles d’être propriétaires», souligne-t-on.

«De l’autre côté, la génération Z, dont les revenus sont généralement inférieurs à 100 000 $, continue souvent à rembourser des dettes, louer leur logement et épargner en vue d’acheter une propriété», explique FlightHub précisant que la génération Z indique d'ailleurs de façon plus marquée «qu’elle prioriserait l’achat immobilier aux voyages si cela était plus abordable» et qu'elle a également tendance à accorder davantage d’importance, voire prioriser, les achats matériels.

«À la lumière des réalités générationnelles et des moyens financiers de chacun, il est intéressant de constater un fort intérêt pour l’investissement dans les expériences, et ce malgré les incertitudes économiques.»
- Henri Chelhot, PDG de FlightHub

«Alors que les Canadiens manifestent un intérêt croissant pour les voyages, cette enquête rappelle à l’industrie l’importance de se mobiliser collectivement afin d’offrir des options de voyage accessibles et adaptées à tous les budgets, en particulier aux jeunes générations», conclut M. Chelhot.

Méthodologie L’enquête menée par l’équipe de recherche d’Arlington a été réalisée du 12 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon de 1 500 Canadiens ayant pris l’avion pour les affaires ou le plaisir au cours des deux dernières années. À titre de comparaison seulement, un sondage de cette taille aurait une marge d’erreur de ±/- 3 %, à un niveau de confiance de 95%.