Plus de 45 000 étudiants de plus de 59 associations étudiantes collégiales et universitaires du Québec sont en grève du 6 au 7 octobre en appui aux Palestiniens, alors qu’en Égypte, des pourparlers sont attendus pour la libération d’otages et un cessez-le-feu à Gaza.
Ces mandats de grève ont été adoptés le 17 septembre dernier à la suite d'un appel du collectif Désinvestir pour la Palestine (D4P) et de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) dans le cadre d'une mobilisation plus large.
«Le nombre et la diversité des étudiants qui participent au mouvement de grève montrent l’appui clair et déterminé de la jeunesse aux droits du peuple palestinien et à sa libération. On ne peut plus rester les bras croisés», souligne Fanny Harnois, étudiante en enseignement secondaire, dans un communiqué diffusé dimanche soir.
D’autres associations étudiantes doivent se prononcer d’ici le 7 octobre prochain. Ainsi, la grève pourrait rejoindre plus de 81 000 étudiants.
«On sera nombreuses et nombreux sur nos campus et dans la rue afin de visibiliser notre refus collectif à la complicité au génocide et de rappeler la légitimité de la résistance, sous toutes ses formes, en Palestine comme ici!»
À l’Université de Montréal, ce sont 17 439 membres de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAÉCUM) qui ont voté en faveur de la grève dans les dernières semaines, rapporte le communiqué.
À l'Université Concordia, plus de 9500 étudiants de 11 associations sont en grève. À l’UQAM, 10 799 étudiants en éducation, sciences humaines et sciences politiques se sont joints au mouvement de grève.
À l'Université McGill, le Students' Society of McGill University (SSMU), représentant 27 000 étudiants au premier cycle, a voté en faveur de la grève plus tôt cette semaine à la presque unanimité lors de son assemblée générale. Ce vote doit être ratifié par référendum et les résultats devraient être dévoilés en début de semaine, précise le communiqué.
Selon une étudiante interrogée par Noovo Info, le point de vue propalestinien est souvent moins couvert par les médias traditionnels, alors que les victimes civiles palestiniennes ont également une place.
«On est sous-représentés. Même quand on est dans la rue la très grande majorité du temps, on est diabolisés», a-t-elle dit au micro de Noovo Info. «Le 7 octobre 2023 est une journée où Israël a été attaqué. On en parle depuis deux ans. Des centaines d'articles ont été écrits là-dessus. Entre-temps, deux ans de génocide à Gaza et on ne trouve pas d'articles avec de vraies informations.»
À l’Université Laval, la Confédération des associations d'étudiantes et étudiants de l'Université Laval (CADEUL) a également affirmé son appui à la semaine d’action et au mouvement de grève en solidarité avec la Palestine le 1er octobre dernier. Pour l'occasion, Amnistie internationale Université Laval et le groupe Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes et Palestiniens (SDHPP-UL) organisent projections, discussions, ateliers et manifestations.
Les cégeps de Saint-Laurent et Marie-Victorin ont également voté massivement en faveur de la mobilisation. Le collège de Maisonneuve pourrait rejoindre le mouvement mardi. Les étudiants du collège Dawson invitent quant à elles et eux leurs pairs à un walk-out le 7 octobre prochain.
Durant la grève, de nombreux événements et activités sont prévus sur l'ensemble des campus et dans la métropole du 6 au 12 octobre. Il y a notamment une journée d’ateliers axés sur les résistances anticoloniales le 6 octobre de 10h à 17h à l’Université de Montréal et un rassemblement le 7 octobre à 16h au Square-Victoria, à Montréal.
Commémorations deux ans après l'attaque du Hamas en Israël
Lundi midi, des étudiants se sont rassemblés à l'Université McGill pour une vigie en hommage aux victimes de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
«Rappelons-nous de ceux qui sont morts le 7 octobre 2023, que les otages reviennent à la maison sains et saufs», a dit Anastasia Zorchinsky, étudiante à McGill. «C'est une tragédie.»
Sur la scène internationale, les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas en vue de libérer les otages et mettre fin à deux ans de guerre à Gaza ont commencé lundi en Égypte, mais le mouvement islamiste palestinien s'attend à des négociations difficiles, selon une source proche de ces discussions.
Ces pourparlers sont basés sur le plan en 20 points proposé par le président américain Donald Trump pour mettre fin aux combats et libérer les otages israéliens retenus dans la bande de Gaza en échange de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Les négociations ont commencé à Charm el-Cheikh, a annoncé un média égyptien, à la veille du deuxième anniversaire de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Avec des informations de l'Agence France-Presse
