Au moins 22 enfants ont été tués mercredi à Gaza lors d'une série de frappes aériennes israéliennes menées sur l'ensemble de la bande de Gaza, selon les hôpitaux et les responsables locaux de la santé.
En tout, ces frappes ont fait au moins 70 morts, a indiqué le ministère de la Santé de Gaza. Dix des victimes ont été tuées dans la ville de Khan Younis.
Ces frappes ont eu lieu au lendemain de la libération par le Hamas d'un otage israélo-américain dans le cadre d'un accord négocié par les États-Unis, alors que le président Donald Trump était en visite en Arabie saoudite.
Mardi, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a tranché qu'il n'y avait «aucune chance» qu'Israël mette fin à sa guerre à Gaza, ce qui a assombri les espoirs d'un cessez-le-feu.
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L'armée israélienne a refusé de commenter les frappes, mais avait averti les habitants de Jabaliya d'évacuer tard mardi soir en raison de la présence d'infrastructures du Hamas dans la zone, notamment des lance-roquettes.
À Jabaliya, les secouristes ont utilisé des outils manuels pour briser des dalles de béton effondrées afin de retirer les corps de certains des enfants tués.
Israël menace d'intensifier ses opérations
Dans des commentaires publiés mardi par le bureau de M. Nétanyahou, le premier ministre a prévenu que les forces israéliennes n'étaient qu'à quelques jours de l'escalade promise.
L'armée doit entrer à Gaza «avec une grande force pour mener à bien sa mission», soit de «détruire le Hamas», a-t-il dit.
La guerre à Gaza a commencé lorsque des militants du Hamas ont tué 1200 personnes lors d'une incursion dans le sud d'Israël en 2023. L'offensive israélienne en représailles a tué plus de 52 800 Palestiniens, dont beaucoup de femmes et d'enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne précise pas combien de morts étaient des combattants ou des civils.
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L'offensive israélienne a rasé de vastes zones urbaines de Gaza et déplacé 90 % de la population, souvent à plusieurs reprises.
Ces frappes ont eu lieu alors que l'on espérait que la visite de M. Trump au Moyen-Orient pourrait déboucher sur un accord de cessez-le-feu ou la reprise de l'aide humanitaire à Gaza.
La France condamne le blocus israélien
Des experts internationaux en sécurité alimentaire ont lancé un avertissement sévère en début de semaine, affirmant que la bande de Gaza risquait de sombrer dans la famine si Israël ne levait pas son blocus et ne mettait pas fin à son offensive militaire.
Le président de la France, Emmanuel Macron, a fermement dénoncé la décision de M. Nétanyahou d'empêcher l'entrée d'aide humanitaire à Gaza, soutenant que «c'est une honte».
«Je le dis avec force, ce que fait, aujourd’hui, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou est inacceptable», a martelé M. Macron mardi soir sur la chaîne de télévision nationale TF1.
«Il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de médicaments. On ne peut plus sortir les blessés. Ce qu'il fait est une honte. C'est une honte.»
M. Macron, qui s'est rendu le mois dernier en Égypte pour rendre visite à des Palestiniens blessés, a appelé à la réouverture de la frontière de Gaza aux convois humanitaires.
Il a souligné qu'il est tout de même nécessaire de démilitariser le Hamas, de libérer les otages et de construire une solution politique.
Israël interdit depuis dix semaines l'entrée de toute aide humanitaire sur le territoire palestinien, alors même qu'il mène des vagues de frappes aériennes et d'opérations terrestres.
La population de Gaza, qui compte environ 2,3 millions d'habitants, dépend presque entièrement de l'aide extérieure pour survivre, car la campagne militaire israélienne, qui dure depuis 19 mois, a détruit la plupart de ses capacités de production alimentaire.

