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Ce geste symbolique survient au moment où le bras de fer entre le Canada et les États-Unis se poursuit concernant les droits de douane.
Une délégation d’élus du Vermont a fait samedi des emplettes au marché Jean-Talon de Montréal pour protester contre la politique tarifaire du président américain Donald Trump.
La mairesse de Burlington Emma Mulvaney-Stanak et le secrétaire au Trésor de l’État du Vermont Mike Pieciak se sont promenés entre les allées du marché le plus fréquenté de la métropole pour acheter des produits canadiens, qu’ils ont payés en dollars américains, à un taux de change au pair.
Ce geste symbolique survient au moment où le bras de fer entre le Canada et les États-Unis se poursuit concernant les droits de douane imposés par l’administration Trump, notamment dans les secteurs de l’acier, de l’aluminium, de l'énergie et de l’automobile.
Des dizaines de personnes des deux côtés de la frontière se sont rassemblées devant l’entrée du marché, arborant des macarons sur lesquels figurait le chiffre 51 barré d’un X, en référence aux commentaires de Donald Trump sur l’annexion du Canada.
Certains citoyens du Vermont brandissaient des affiches sur lesquelles on pouvait lire «We stand with you Canada» (Nous sommes avec vous, le Canada) et «S'il vous plaît, faites du Vermont une partie du Canada».
Mme Mulvaney-Stanak a exprimé son soutien aux commerçants canadiens, en rappelant que l’économie de son État et celle du Canada se sont intégrées au fil des ans.
Elle a reconnu que les conséquences de la guerre tarifaire commençaient à se faire sentir au Vermont, citant une baisse du tourisme, un ralentissement des activités commerciales avec le Canada et la nécessité de réviser à la baisse les prévisions budgétaires pour l'année prochaine.
Mme Mulvaney-Stanak a, entre autres, donné l'exemple des marinas qui se préparent à affronter un été anormalement tranquille, puisque les réservations des touristes canadiens ont chuté depuis l'arrivée du président Trump au pouvoir.
La mairesse de Burlington a assuré lors d'une prise de parole que les liens tissés entre la province et l’État sont suffisamment solides pour résister au «chaos fomenté par Trump»
«L'amitié entre nos villes est indestructible», a-t-elle déclaré.
M. Pieciak, quant à lui, s'est montré compréhensif envers les Canadiens qui choisissent de boycotter les produits américains, se disant désolé que de telles actions soient nécessaires.
Le secrétaire au Trésor a affirmé être en contact constant avec les représentants et sénateurs de l'État, notamment Bernie Sanders, pour faire reculer l'administration Trump sur la question des droits de douane.
Il a rappelé que, tout comme les Canadiens, les Vermontois «n’ont pas choisi ce défi».
Plus tard, M. Pieciak s'est arrêté devant un commerce du marché Jean-Talon pour acheter des produits de sirop d'érable québécois.
«Juste pour aujourd'hui, je suis prêt à avouer que le sirop d'érable québécois est meilleur que celui du Vermont», a-t-il affirmé.
De son côté, la mairesse a acheté des fruits provenant de la Belle Province et des desserts chocolatés.
Les deux élus ont payé en dollars américains, semant brièvement la confusion chez les commerçants qui n'avaient pas été informés de ces modalités.
«Nous dépensons judicieusement aujourd'hui, pas seulement nos dollars, mais aussi notre énergie, notre bienveillance et notre gratitude envers les liens qui nous unissent», a déclaré M. Pieciak.
L’événement est une initiative citoyenne co-organisée par Alain Saulnier, auteur du livre Tenir tête aux géants du web, et Miriam Hensen, une Montréalaise établie au Vermont depuis 40 ans.
Mme Hensen a lancé cette initiative après avoir remarqué que peu de gens de son entourage étaient au courant de l'impact des politiques américaines sur les commerces au nord de la frontière.
«J'ai vu une fracture et j'ai voulu construire un pont», a-t-elle expliqué.