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Certains Canadiens craignent de se rendre aux États-Unis en raison du durcissement des règles d'immigration.
Les législateurs américains proposent un projet de loi qui permettrait à certains «snowbirds» canadiens de rester plus longtemps aux États-Unis, dans l'espoir de relancer le tourisme transfrontalier et de soutenir les économies locales.
Le Canadian Snowbird Visa Act propose de prolonger la durée du séjour sans visa aux États-Unis pour les citoyens canadiens âgés de 50 ans et plus de 182 jours par an à 240 jours.
La représentante républicaine Elise Stefanik, du 21e district de New York, qui borde le Vermont et le Canada, fait partie des législateurs qui ont présenté le projet de loi le 29 avril à la Chambre des représentants des États-Unis. Elle affirme que les Canadiens sont «d'une importance cruciale» pour le tourisme et l'industrie dans la circonscription qu'elle représente.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Accorder aux Canadiens qui possèdent une maison ou une propriété aux États-Unis plus de temps pour visiter notre pays et stimuler notre économie contribuera à relancer le tourisme canadien aux États-Unis», a écrit Mme Stefanik dans un communiqué de presse le mois dernier.
Le républicain Ken Calvert, représentant du 41e district de Californie, qui a coparrainé le projet de loi, affirme qu'il en encourage l'adoption afin d'aider également les entreprises locales de sa région.
«Cette nouvelle politique permettra en fin de compte de créer des emplois et de stimuler la croissance économique dans la vallée de Coachella», a également écrit M. Calvert dans un communiqué de presse publié le 1er mai, soulignant que l'économie de la région est alimentée par les visiteurs de villes comme Palm Springs et Coachella, y compris ceux provenant du Canada.
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La représentante républicaine Laurel Lee, du 15e district de Floride, affirme que les Canadiens contribuent chaque année à hauteur de plusieurs milliards de dollars aux petites entreprises, aux marchés immobiliers et aux économies locales, en particulier dans l'État ensoleillé.
«Je suis fière de coparrainer le Canadian Snowbird Visa Act, car c'est une victoire pour l'économie américaine», a-t-elle dit dans un communiqué de presse publié le 1er mai dernier.
«En prolongeant la durée du séjour des visiteurs canadiens qui possèdent ou louent une maison ici, nous soutenons la croissance de l'emploi, renforçons nos liens avec nos voisins les plus proches et aidons les communautés locales à prospérer.»
Evan Green, avocat spécialisé en immigration et associé directeur du cabinet Green and Spiegel à Toronto, considère ce projet de loi comme un changement positif, compte tenu des tensions entre les États-Unis et le Canada dues à la politique et au discours du président américain Donald Trump, ainsi qu'à la guerre tarifaire entre les deux pays et aux menaces de Trump d'annexer le Canada. De nombreux Canadiens ont boycotté les États-Unis en évitant de se rendre dans le sud et en essayant de ne pas acheter de produits américains.
Certains Canadiens craignent également de se rendre aux États-Unis en raison du durcissement des règles d'immigration, l'administration Trump sévir contre les immigrants illégaux.
M. Green a déclaré vendredi dans une interview vidéo accordée à CTVNews.ca que si le projet de loi était adopté, ce serait comme si les États-Unis ouvraient un peu la porte après l'avoir claquée.
Rosanna Berardi, associée directrice du cabinet Berardi Immigration Law à Buffalo, dans l'État de New York, estime également que le projet de loi est bénéfique pour les «snowbirds», car il leur donne «plus de temps et de flexibilité» pour se rendre aux États-Unis.
«Je pense donc que dans l'ensemble, c'est une bonne chose pour les Canadiens et j'espère que le projet de loi sera adopté», a indiqué Mme Berardi dans une interview vidéo accordée vendredi à CTVNews.ca. «Le gouvernement donne quelque chose au lieu de le retirer, comme il le fait habituellement, et je pense donc que cela peut être considéré comme une mesure très positive.»
Si les avocats spécialisés en immigration ont salué le projet de loi, un groupe canadien représentant les personnes âgées vivant au Canada a exprimé ses inquiétudes.
Dans une entrevue vidéo accordée vendredi à CTVNews.ca depuis Oakville, en Ontario, Anthony Quinn, de l'Association canadienne des retraités (CARP), a soutenu qu'il pensait que le projet de loi ne concernerait qu'une minorité de Canadiens fortunés.
M. Quinn, directeur de l'exploitation de la CARP, a souligné que le projet de loi ferait perdre au Canada des recettes fiscales et touristiques et que les Canadiens eux-mêmes pourraient perdre leur accès aux régimes provinciaux de soins de santé s'ils restaient aux États-Unis plus de la moitié de l'année.
Par exemple, les résidents de l'Ontario doivent passer au moins 153 jours sur une période de 12 mois dans la province pour avoir droit à la couverture médicale. M. Quinn ajoute que les Canadiens doivent se renseigner pour savoir s'ils sont assujettis à l'impôt sur le revenu aux États-Unis.
«Même si cela touchera un petit groupe, cela nuit à l'économie canadienne lorsque des Canadiens vivent aux États-Unis et y dépensent leur argent, a déclaré M. Quinn. «Pas étonnant que les États-Unis veulent que nous restions plus longtemps. Nous sommes d'excellents invités et nous dépensons beaucoup d'argent.»
Le projet de loi intervient alors que les États-Unis ont commencé à appliquer strictement, depuis le 11 avril, une mesure visant toute personne en situation irrégulière sur leur territoire, y compris les Canadiens. Tous les visiteurs aux États-Unis doivent s'enregistrer auprès du gouvernement fédéral et être en possession de documents s'ils séjournent dans le pays pendant au moins 30 jours. Ceux qui ne s'enregistrent pas s'exposent à des peines de prison et à des amendes.
Si certains Canadiens ont déploré cette règle d'enregistrement, Mme Berardi a déclaré qu'elle n'avait finalement pas posé de problème majeur et que son cabinet avait aidé ses clients à accomplir cette démarche « simple ».
«La plupart des Canadiens n'ont eu aucune difficulté à se conformer à cette règle, et ceux qui ne le souhaitaient pas ont quitté les États-Unis», a-t-elle dit.
- Avec des informations de l'Associated Press