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Des drones ukrainiens frappent une usine russe de traitement de gaz

Ces derniers mois, Kyiv a multiplié les attaques contre les installations énergétiques russes.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky écoute le président américain Donald Trump èa la Maison-Blanche, Washington, le 17 octobre 2025. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky écoute le président américain Donald Trump èa la Maison-Blanche, Washington, le 17 octobre 2025. (Alex Brandon/Associated Press)

Des drones ukrainiens ont frappé une importante usine de traitement de gaz dans le sud de la Russie, provoquant un incendie et forçant l'usine à suspendre ses approvisionnements en gaz du Kazakhstan, ont annoncé dimanche les autorités russes et kazakhes.

Le président américain Donald Trump a quant à lui suggéré que Kyiv pourrait être contraint de céder des territoires en échange de la fin de l'invasion russe qui dure depuis plus de trois ans et demi, signe d'un récent revirement apparent sur la voie de la paix.

L'usine d'Orenbourg, gérée par le géant gazier public Gazprom et située dans la région du même nom, près de la frontière kazakhe, fait partie d'un complexe de production et de traitement parmi les plus grands au monde, avec une capacité annuelle de 45 milliards de mètres cubes. Elle traite les condensats de gaz du gisement de Karachaganak au Kazakhstan, ainsi que celui des gisements pétroliers et gaziers d'Orenbourg.

Selon le gouverneur régional, Evgueni Solntsev, les frappes de drones ont incendié un atelier de l'usine et en ont endommagé une partie. Le ministère kazakh de l'Énergie a affirmé dimanche, citant une déclaration de Gazprom, que l'usine était temporairement incapable de traiter le gaz provenant du Kazakhstan «en raison d'une situation d'urgence à la suite d'une attaque de drone».

L'état-major ukrainien a indiqué dimanche dans un communiqué qu'un «incendie de grande ampleur» s'était déclaré à l'usine d'Orenbourg et qu'une de ses unités de traitement et de purification du gaz avait été endommagée.

Ces derniers mois, Kyiv a multiplié les attaques contre les installations énergétiques russes qui, selon elle, financent et alimentent directement l'effort de guerre de Moscou.

Trump incite à céder des terres 

Le président Trump semblait revenir à la position consistant à faire pression sur l'Ukraine pour qu'elle renonce à reprendre les territoires perdus au profit de la Russie, en échange de la fin de l'agression de Moscou.

Interrogé jeudi sur Fox News pour savoir si le président russe Vladimir Poutine serait disposé à mettre fin à la guerre «sans confisquer des biens importants à l'Ukraine», Donald Trump a répondu: «Eh bien, il va prendre quelque chose». 

«Ils se sont battus et il possède de nombreux biens. Il a gagné certains biens, a dit M. Trump. Nous sommes la seule nation qui participe, gagne une guerre et s'en va ensuite.»

L'entrevue a toutefois été diffusée dimanche sur Fox News dans l'émission «Sunday Morning Futures», mais a été réalisée avant l'entretien de M. Trump avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky la semaine dernière.

Ces commentaires marquent un nouveau changement de position du dirigeant américain sur la guerre. Ces dernières semaines, M. Trump avait manifesté une impatience croissante envers Vladimir Poutine et s'était montré plus disposé à aider l'Ukraine à remporter la guerre.

Dans l'entrevue de jeudi, il s'est montré évasif quant à l'envoi des missiles Tomahawk demandés par l'Ukraine, mais il s'est inquiété de l'épuisement des stocks d'armes américains.

Contrairement aux espoirs de Kyiv, le président Trump ne s'est pas engagé à lui fournir des missiles Tomahawk après leur rencontre à la Maison-Blanche vendredi. Ces missiles seraient les armes à plus longue portée de l'arsenal ukrainien et lui permettraient de frapper avec précision des cibles situées en Russie, y compris Moscou.

Les livraisons de Tomahawk pourraient constituer un levier pour inciter le Kremlin à engager des négociations, selon les analystes, après que M. Trump a exprimé sa frustration face au refus du président Poutine de céder sur des aspects clés d'un éventuel accord de paix.