L’Unité permanente anticorruption (UPAC) tente présentement de valider des informations concernant les allégations visant le Parti libéral du Québec (PLQ). On envisage également de déclencher une enquête.
«Nous confirmons être en validation d'informations à l'heure actuelle concernant des allégations visant le parti libéral. Suite à l'analyse de ces informations, nous pourrons prendre une décision à savoir si nous devons aller plus loin, avec une enquête, ou non», indique-t-on dans une réponse écrite.
Cette déclaration survient à la suite des propos du chef libéral Pablo Rodriguez, qui a confirmé que le député libéral fédéral Fayçal El-Khoury a sollicité des dons pour sa chefferie.
Or, M. El-Khoury a nié avoir quelconque rapport avec la course.
«Il avait un certificat de sollicitations, ce qui est public d'ailleurs. Ça veut dire qu'il ramassait des sous comme beaucoup de monde», a indiqué Pablo Rodriguez mercredi en point de presse à l’Assemblée nationale.
La Presse rapporte également qu’une discussion entre Fayçal El-Khoury et la députée libérale Marwah Rizqy le 14 novembre dernier retient l’attention d’Élections Québec en raison d'un lien possible avec la chefferie de Pablo Rodriguez.
Contacté par La Presse Canadienne, Élections Québec ne confirme pas s’il y a une enquête sur le sujet. Le chef libéral dit également ne pas savoir si l'organisme mène une investigation.
À sa sortie du caucus libéral fédéral mercredi, M. El-Khoury n’a pas répondu aux questions des journalistes sur son implication dans la course à la chefferie de Pablo Rodriguez. Il a dit qu’il allait faire une déclaration plus tard, sans préciser à quel moment.
«Je souhaite ardemment que l’UPAC fasse toute la lumière sur cette affaire et, s’il y a lieu, dépose les accusations qui s’imposent. Je rappelle que j’ai demandé qu’une enquête indépendante aille au fond des choses. Et je m’engage à rendre public son rapport», a écrit le chef libéral à ce sujet mercredi en soirée sur le réseau social X.
«Si quelqu’un, quelque part, a commis un geste illégal ou contraire à l’éthique, la vérité doit sortir et nous allons pleinement collaborer. Si des manquements sont démontrés, je vais agir. Il n’y a pas de place pour ça au PLQ. Tolérance zéro. Point final», a-t-il ajouté.
La crise se poursuit
Le PLQ est en crise depuis que Marwah Rizqy a renvoyé sa directrice de cabinet Geneviève Hinse, une proche de Pablo Rodriguez, sans lui en parler préalablement. Son congédiement a eu lieu le 17 novembre, soit trois jours après la conversation entre Fayçal El-Khoury et Mme Rizqy.
Le chef libéral a ensuite démis Marwah Rizqy de ses fonctions de cheffe parlementaire et l’a suspendue du caucus, évoquant un «bris de confiance».
Mercredi dernier, l’avocat de Geneviève Hinse a sommé Marwah Rizqy d’admettre publiquement dans les 24 heures l’absence de motif au congédiement de sa cliente.
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La députée de Saint-Laurent a plutôt envoyé une lettre à Mme Hinse affirmant qu’elle a été renvoyée «en raison d’importants manquements en matière d’éthique» et pour des «actes répétés d’insubordination».
Dimanche, Mme Rizqy a écrit sur Facebook qu’elle ne pouvait pas commenter publiquement, car il s’agissait d’un dossier de ressources humaines.
La députée affirme aussi être «plus que consciente» que cette situation a placé sa «famille politique dans une situation délicate».
Le chef Pablo Rodriguez a indiqué mercredi ne toujours pas savoir pourquoi Marwah Rizqy avait congédié sa directrice de cabinet.
Textos troublants
À cette histoire s’ajoute un article du «Journal de Montréal» publié la semaine dernière révélant des textos suggérant que des membres qui appuyaient Pablo Rodriguez lors de la course auraient eu des récompenses en argent. Les personnes à l’origine de ces textos ne sont pas nommées dans l’article.
Le chef libéral a d’ailleurs annoncé vendredi que sa formation politique allait mettre en demeure le «Journal de Montréal» en raison de ce texte.
Pablo Rodriguez a dit vouloir connaître le nom des personnes impliquées et les numéros de téléphone associés aux textos. Il veut également que le média explique comment il a vérifié «l’authenticité et la véracité» de ces messages.
«Pratiques illégales»
Les autres partis politiques à l’Assemblée nationale ont sauté dans la mêlée mercredi.
«Ce qu'on constate, encore une fois, avec le Parti libéral du Québec, c'est que c’est le même vieux Parti libéral qui n'a pas changé. Les mêmes pratiques illégales, les mêmes pratiques questionnables sur le plan éthique», a lancé le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
«Ce que je crains là-dedans, c'est: est-ce que ce fling flang-là dont parle Marwah Rizqy pour Ottawa, est rendu à Québec?» a dit le député péquiste Alex Boissonneault.
«M. Rodriguez, il a l'obligation de faire la lumière sur cette histoire-là, de s'expliquer, puis de tenter de regagner la confiance des Québécois et Québécoises qui s'effrite», a affirmé le solidaire Guillaume Cliche-Rivard.

