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Coupes dans la fonction publique: les Canadiens ont été trahis par Carney, dit l'AFPC

Le grand syndicat pancanadien de la fonction publique a ainsi lancé une «journée de lobbying sur fond d'austérité».

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c78825372f6e80ace3e8ad34ddab5c2fe551b171c05945316af3c68b9270f1a4.jpg Des membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), ou PSAC en anglais, manifestent à Esquimalt, en Colombie-Britannique, le 28 avril 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Chad Hipolito (LA PRESSE CANADIENNE/Chad Hipolito)

Alors que le budget fédéral prévoit des coupes dans la fonction publique, tant les syndicats que la population canadienne ont de quoi se sentir trahis, estime l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC). 

«Non seulement les syndicats; je pense que la population canadienne aussi devrait se sentir trahie. Ce n'est pas le gouvernement pour lequel ils ont voté. (Le premier ministre Mark) Carney s'est présenté comme un progressiste, comme un libéral. Et aussitôt qu'il est rentré, il a commencé à prendre des décisions comme un conservateur. La population canadienne n'a pas élu un gouvernement conservateur», a critiqué mardi Alex Silas, vice-président exécutif national de l'AFPC, au cours d'une conférence de presse à Ottawa. 

Le grand syndicat pancanadien de la fonction publique a ainsi lancé une «journée de lobbying sur fond d'austérité». À cette occasion, ses membres rencontreront des parlementaires pour leur demander de rejeter l'austérité et de défendre les services publics. 

Le gouvernement fédéral a récemment annoncé une suppression de 40 000 postes dans la fonction publique fédérale, dont 10 000 qui ont déjà été supprimés l'an dernier. Il espère y parvenir par des départs hâtifs à la retraite et par attrition. 

Mais, pour l'AFPC, il est clair que de telles coupes signifieront plus d'attente en ligne pour les Canadiens, de plus longues files pour obtenir des services, que ce soit à l'Agence du revenu du Canada, à l'assurance-emploi, pour les vétérans, à l'inspection des aliments ou aux frontières du pays, a affirmé Sharon DeSousa, présidente nationale de l'Alliance. 

Mme DeSousa n'a pas voulu dire si elle dissuaderait ses membres de profiter des offres de départ hâtif à la retraite. Elle explique qu'elle ignore pour le moment dans quelles conditions ces offres seront faites, quels seront les incitatifs pour s'en prévaloir, comment ces départs seront financés et quelles seront les répercussions sur le fardeau de tâche des travailleurs qui resteront en poste.

Et s'il y a un surplus dans le régime de retraite des fonctionnaires, il devrait y avoir une consultation pour décider quoi en faire, a plaidé Mme DeSousa.

Intelligence artificielle

L'AFPC s'inquiète également des répercussions du recours à l'intelligence artificielle pour remplacer des travailleurs auprès des citoyens, des contribuables. 

«Ce mouvement rapide-là vers les nouvelles technologies nous préoccupe grandement. Ça va toujours prendre des humains pour amener justement l'empathie, l'humanité dans le service qu'on rend aux Canadiens. Donc, je vais inviter le gouvernement à réfléchir à sa position et à se poser la question sérieuse: 'qu'est-ce qu'on veut comme fonction publique? Est-ce qu'on veut une fonction publique compétitive et empathique, qui sert les Canadiens ou on veut des robots sans émotion?' » a lancé Julien Nobert, du Syndicat des employés de l'impôt.

Lia Lévesque

Lia Lévesque

Journaliste