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Le Canada commence à évacuer ses ressortissants en Israël par autobus

«La situation sécuritaire dans la région pourrait se détériorer considérablement sans préavis», a prévenu Affaires mondiales.

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Des missiles aperçus dans le ciel au Qatar Des explosions ont été entendues lundi au Qatar, qui abrite la plus grande base américaine du Moyen-Orient.

Ottawa a commencé à offrir des autobus aux Canadiens souhaitant quitter Israël et la Cisjordanie, ainsi qu'à ceux qui parviennent à fuir l'Iran. Cependant, peu d'entre eux ont profité de cette offre quelques jours après que le Canada a demandé aux citoyens de la région de se rendre par leurs propres moyens dans les pays voisins.

Le Canada a mis à jour son avis aux voyageurs concernant le Qatar, qui recommande désormais une «grande prudence», après l'attaque iranienne contre une base américaine dans ce pays.

Lors d'un point de presse lundi après-midi, Affaires mondiales Canada a indiqué que 6000 Canadiens se sont inscrits en Israël grâce à sa base de données, tandis qu'un peu plus de 400 se sont inscrits en Cisjordanie et environ 5500 en Iran.

Le nombre réel de Canadiens dans une région donnée est généralement beaucoup plus élevé que celui enregistré à Ottawa, a indiqué Dennis Horak, ancien ambassadeur du Canada ayant servi au Moyen-Orient.

Le Canada a commencé à fournir des places dans les autobus aux Canadiens fuyant Israël quelques jours après que des pays pairs, comme la France et l'Australie ont offert le même service à leurs propres citoyens, suscitant les critiques d'anciens députés conservateurs.

Affaires mondiales Canada a indiqué avoir plus de places disponibles sur les vols pour quitter la région que de voyageurs jusqu'à présent.

 

Seuls 100 passagers ont accepté de payer des frais de recouvrement de 400 $ pour embarquer à bord d'un vol de 265 places affrété par Ottawa au départ d'Aqaba, en Jordanie, à destination d'Athènes mardi. Depuis Athènes, les Canadiens peuvent réserver eux-mêmes leur vol de retour avec l'aide du personnel de l'ambassade.

Seuls 55 Canadiens ont choisi de prendre un autobus lundi de Tel-Aviv à la Jordanie, tout comme sept autres en provenance de Cisjordanie. Des responsables ont indiqué que le premier autobus devait partir dimanche, mais qu'il avait été retardé en raison de la situation sécuritaire.

Le Canada a fermé son ambassade en Iran en 2012 et a déployé des représentants dans des pays voisins, comme la Turquie, où 10 Canadiens ont pris un autobus fourni hier pour quitter la région. Ottawa a stationné quatre autobus à un poste frontalier entre l'Iran et la Turquie.

Le gouvernement fédéral a déployé des agents consulaires canadiens dans d'autres pays voisins d'Israël et de l'Iran pour aider les Canadiens fuyant la région à rentrer chez eux.

Les autorités affirment avoir facilité les demandes de plus de 100 Canadiens souhaitant entrer en Azerbaïdjan depuis l'Iran.

Les autorités qui ont informé les médias lundi ont indiqué que le nombre de Canadiens enregistrés dans la région fluctuait, reflétant le fait que des centaines d'entre eux ont trouvé leurs propres moyens de sortir.

Les Canadiens en Iran ont signalé des difficultés à obtenir des informations sur les départs, compte tenu des restrictions d'accès à Internet depuis le lancement d'une attaque de missiles israélienne contre l'Iran le 13 juin. Ils ont déclaré que la congestion routière et le rationnement du carburant rendaient extrêmement difficile l'accès à un pays voisin.

Des liens diplomatiques ténus

Le Canada exhorte ses citoyens à «éviter tout voyage» en Iran depuis mars 2020. Il a étendu cet avertissement à Israël le 13 juin, où Ottawa demandait auparavant aux Canadiens d'«éviter tout voyage non essentiel».

L'espace aérien est en grande partie fermé au-dessus des deux pays et d'autres régions du Moyen-Orient, car Israël et l'Iran échangent des missiles.

La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, s'est entretenue dimanche avec son homologue iranien, Abbas Araghchi, et a rapporté aux journalistes qu'elle avait «souligné l'importance de la sécurité des citoyens canadiens dans la région».

Il semble qu'il s'agisse du premier appel officiel entre Ottawa et Téhéran depuis des années, a déclaré M. Horak, qui dirigeait l'ambassade du Canada jusqu'à ce que le gouvernement Harper décide de rompre les relations en 2012.

«Cela aurait été une première depuis un bon bout de temps», a-t-il indiqué. Il a ajouté qu'Anita Anand aurait peut-être demandé aux Iraniens l'autorisation de faire sortir les Canadiens par vols d'évacuation une fois l'espace aérien rouvert.

Il a affirmé que l'installation d'autobus aux frontières iraniennes était probablement la seule mesure que le Canada pouvait prendre pour le moment, étant donné l'absence de diplomates iraniens pour coordonner la logistique.

«Nous avons l'obligation d'essayer d'apporter notre aide, mais il y a évidemment des limites pratiques à cela, a-t-il noté. Ne pas être sur place double les défis.»

M. Horak a expliqué que les tâches consulaires, comme l'évacuation des Canadiens d'une zone de guerre, constituent une priorité absolue, tant pour les diplomates en poste à l'étranger que pour le personnel du siège d'Affaires mondiales Canada.

L'Iran a tiré des missiles lundi sur la base aérienne d'al-Udeid au Qatar, qui abrite la plus grande base américaine au Moyen-Orient. Des responsables iraniens ont déclaré qu'ils visaient les États-Unis en représailles au bombardement de sites nucléaires iraniens samedi. Le gouvernement qatari a affirmé avoir déjoué l'attaque et avoir fait évacuer la base au préalable.

On a demandé aux Forces armées canadiennes si elles avaient des personnes sur cette base, qui abrite des dizaines de milliers de soldats de pays alliés.

Affaires mondiales Canada a conseillé aux Canadiens de rester confinés lorsque les autorités locales le demandent, mais n'a pas suggéré à ses citoyens d'éviter de se rendre au Qatar.

M. Horak a mentionné que le Canada ne pouvait pas faire grand-chose pour améliorer la situation géopolitique, car il a une influence limitée dans la région et un cadre diplomatique relativement restreint.

«Le problème avec le Moyen-Orient, c'est que vous pouvez le déprioriser autant que vous le souhaitez, mais il finira par s'imposer à votre agenda!»

Dylan Robertson

Dylan Robertson

Journaliste