La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, sous occupation russe, a entamé samedi son cinquième jour d'utilisation de ses générateurs de secours, suscitant des inquiétudes croissantes en matière de sécurité.
Le président Volodymyr Zelensky a quant à lui annoncé un accord d'armement de 90 milliards $ US avec les États-Unis et critiqué la Hongrie pour ses collectes de renseignements par drone au-dessus de l'Ukraine.
L'alimentation électrique externe de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe, est coupée depuis plus de quatre jours, a averti samedi Greenpeace Ukraine.
Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, a rencontré le président russe Vladimir Poutine jeudi, mais l'alimentation électrique n'a pas été rétablie.
Des responsables ukrainiens ont confirmé la gravité de la situation. La ministre de l'Énergie, Svitlana Hrynchuk, a déclaré à l'Associated Press que «la centrale reste en panne totale, ce qui constitue une violation significative des conditions de son fonctionnement normal». Il s'agit du dixième incident de ce type depuis le début de la guerre.
La cause est un bombardement russe, qui a endommagé la seule ligne de transport d'électricité alimentant la centrale depuis le réseau électrique ukrainien, a-t-elle affirmé.
Jan Vande Putte, experte en radiation et en énergie nucléaire auprès de Greenpeace Ukraine, a averti que ce développement faisait avancer l'objectif de longue date de Rosatom, l'entreprise publique russe d'énergie nucléaire, de «se connecter au réseau électrique illégalement occupé dans les régions de Zaporijia et de Donetsk afin de redémarrer le réacteur nucléaire».
Une nouvelle analyse satellitaire de Greenpeace Ukraine suggère que la Russie pourrait se préparer à redémarrer au moins un réacteur malgré les risques élevés liés à la guerre. Le groupe écologiste a affirmé que des ingénieurs russes construisaient depuis décembre 2024 un réseau de 201 kilomètres de lignes électriques reliant les sous-stations des villes occupées de Melitopol et Marioupol.
Selon l'analyse de Greenpeace, la Russie aurait également achevé la construction d'un nouveau système d'approvisionnement en eau pour le bassin de refroidissement de la centrale et aurait volontairement endommagé une ligne électrique de 750 kilovolts reliant l'installation au réseau électrique ukrainien.
L'Associated Press n'a pas pu vérifier l'analyse de Greenpeace Ukraine de manière indépendante.
M. Zelensky a détaillé samedi, lors d'une conférence de presse à Kyiv, ce qu'il a qualifié de «méga-accord» pour l'achat d'armes aux États-Unis. Les réunions techniques doivent débuter fin septembre. Ce contrat de 90 milliards $ US comprend à la fois l'accord majeur sur l'armement et un contrat distinct sur les drones, de fabrication ukrainienne, que les États-Unis achèteront directement.
Le premier ministre ukrainien a également critiqué l'activité des drones hongrois au-dessus de l'Ukraine, affirmant que ses services de renseignement en avaient repéré au moins un.
Il a indiqué que les services de renseignement avaient documenté les déplacements du drone à l'aide de photos et d'un suivi électronique, sans toutefois préciser ce que les services de renseignement hongrois étudieraient sur le territoire ukrainien.
M. Zelenskyy a également révélé qu'un système de défense aérienne israélien Patriot est opérationnel en Ukraine depuis un mois, et que deux systèmes Patriot supplémentaires devraient arriver à l'automne.
«Le système israélien est opérationnel en Ukraine. Il fonctionne depuis un mois déjà», a-t-il déclaré, refusant de fournir plus de détails sur les déploiements de défense aérienne. Le ministère israélien de la Défense s'est refusé à tout commentaire.
