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LeBel songe à assouplir la directive de Drainville sur les plafonds d'embauche

Elle lèvera les plafonds d'embauche qui étaient imposés aux centres de services scolaires.

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59791f8597668abc44a90ae2e70fe46e7e2ed5d78faed0a4b08e7abc9ba0d4a5.jpg Québec souhaite que les règles permettent aux centres de services scolaires de «gérer leurs ressources sans compromettre les services aux élèves». Cette photo de Sonia LeBel a été prise le 3 avril 2025 à l'Assemblée nationale du Québec. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot (Jacques Boissinot / La Presse Canadienne)

La ministre de l'Éducation, Sonia LeBel, songe à assouplir une directive de son prédécesseur Bernard Drainville afin de permettre aux centres de services scolaires (CSS) d'obtenir les 540 millions $ annoncés. 

Au début de l'été, M. Drainville avait imposé au réseau de l'éducation des compressions de 570 millions $. Cette décision avait suscité une levée de boucliers, si bien que le ministre avait fait marche arrière et annoncé un réinvestissement de 540 millions $.

Or, pour avoir accès aux fonds, les CSS devaient respecter un plafond de personnel, une situation vivement dénoncée par le porte-parole de Québec solidaire en éducation, Gabriel Nadeau-Dubois, qui s'inquiétait pour les services aux élèves.

«Ça sert à quoi de mettre de l'argent en théorie si, dans les faits, on met un plafond de personnel qui interdit aux écoles d'embaucher des orthophonistes, des orthopédagogues, des techniciens en éducation spécialisée?» avait-il plaidé le 12 septembre dernier.

Mercredi, Mme LeBel s'est montrée ouverte à des assouplissements, sans toutefois parler d'une élimination pure et simple du plafond d'embauche. Elle verra avec les CSS «comment on va réaménager la question des cibles d'équivalents temps complet (ETC)».

«On va travailler avec les CSS pour s'assurer que les services soient bien rendus dans la limite des budgets qui sont imposés, parce qu'on vit dans une province, présentement, qui a une capacité de payer limitée», a-t-elle déclaré en mêlée de presse à l'Assemblée nationale.

Du côté des syndicats, on affiche un optimisme prudent. «C'est un pas dans la bonne direction», a réagi par communiqué la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), disant vouloir plus de détails pour comprendre les «impacts réels» de cette annonce.

«Est-ce que le retrait de la condition de respecter les cibles d'ETC permettra de rétablir les services auxquels les élèves ont droit ou l'on devra encore choisir quels élèves pourront recevoir certains services?» a-t-elle demandé. 

«C'est un signal positif, mais il faudra rester vigilants quant aux effets réels de cet ajustement qui demeure dans une logique de compressions», a également fait valoir la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ).

«Franchement, ça prend beaucoup de courage politique pour biffer comme ça, d'un trait, la décision de son collègue au premier jour de la session parlementaire», s'est pour sa part réjoui M. Nadeau-Dubois.

Il demande à Mme LeBel d'aller «au bout de sa propre logique» et dire «clairement à toutes les écoles du Québec que le soi-disant réinvestissement de M. Drainville est désormais disponible pour toutes les écoles, et ce, sans conditions».

M. Nadeau-Dubois souhaite également que Mme LeBel s'engage à ce qu'il n'y ait plus «aucune coupure en éducation».