Un ancien directeur parlementaire adjoint du budget affirme que le premier budget du premier ministre Mark Carney devra mettre l'accent sur l'investissement et la croissance, alors que le Canada est aux prises avec les répercussions d'une guerre commerciale avec les États-Unis.
«Je pense qu'il est juste de dire que nous sommes confrontés à un commerce qui a été utilisé comme une arme par notre plus grand partenaire commercial», a soutenu Sahir Khan, qui est également vice-président de l'Institut d'études fiscales et de démocratie de l'Université d'Ottawa, dimanche à la chaîne CTV News Channel.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Nous avons affaire à des industries et à des travailleurs qui souffrent sous le poids de cette situation, et nous constatons une politique industrielle incroyablement agressive de la part des États-Unis. Le gouvernement devra donc réagir.»
Le gouvernement devrait présenter son premier budget mardi, et M. Khan surveillera si les libéraux accordent la priorité aux investissements en capital — infrastructures, logement et autres projets à long terme — plutôt qu'aux dépenses à court terme.
«Je ne pense pas que ce soit le statu quo, et je m'attends à quelque chose qui mette vraiment l'accent sur l'investissement (et) qui comble le fossé croissant entre les États-Unis et le Canada en matière d'investissement commercial», a-t-il dit.
Dans une entrevue accordée à CTV Question Period fin septembre, le directeur parlementaire du budget par intérim, Jason Jacques, a affirmé que le déficit du Canada, c'est-à-dire le montant ajouté à la dette totale du gouvernement au cours d'une année donnée, devrait passer de 51,7 milliards de dollars l'année dernière à 68,5 milliards de dollars cette année.
L'Institut d'études fiscales et de démocratie (IFSD) prévoit un chiffre plus élevé, compris entre 75 et 90 milliards de dollars. Selon M. Khan, cette fourchette serait «probablement acceptable» si elle favorisait la croissance économique.
«Cela ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre en cas de crise future ou pour les gouvernements suivants», a-t-il expliqué. «Et il faut vraiment se concentrer sur le capital et l'investissement, sinon nous n'obtiendrons pas le rendement dont nous avons vraiment besoin pour chaque dollar dépensé.»
M. Khan a mentionné que l'accessibilité financière et l'emploi resteront des préoccupations majeures, en particulier pour les industries touchées par les droits de douane américains, comme la foresterie, l'acier, l'aluminium et le canola.
«Si vous travaillez dans le secteur manufacturier et dans les technologies, vous vous demanderez également si nous allons créer un climat attractif pour que les entreprises conservent leur capital au Canada», a-t-il précisé.
Avec des informations de la Presse canadienne et de Spencer Van Dyke pour CTV News


