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«Je comprends que ça suscite des inquiétudes. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on accompagne tout le réseau.»
La ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, défend la décision de Québec d'imposer des restrictions budgétaires aux établissements du réseau collégial et aux universités en parlant de «saine gestion des fonds publics» plutôt que de coupes budgétaires.
En mêlée de presse à Rimouski jeudi, en marge de la réunion du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ), Mme Déry a souligné que son ministère se retrouvait en ce moment «dans un goulot d'étranglement» alors que les projets visant la rénovation, la bonification ou le maintient des actifs dans les cégeps et les universités sont nombreux «et arrivent tous en même temps».
«On parle de saine gestion des finances publiques. Vu que tous les projets arrivent en même temps […], mon rôle à moi c’est de pouvoir dire "OK, on priorise certains projets"», a-t-elle affirmé en précisant que les projets en cours «vont continuer» et que les contrats engagés «seront honorés».
«Je comprends que ça suscite des inquiétudes. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on accompagne tout le réseau, que ce soit universitaire ou collégial», a-t-elle dit.
Le contexte économique où se trouve actuellement le Québec n'est pas étranger non plus à la décision de Québec d'imposer des restrictions budgétaires aux établissements du réseau collégial et aux universités.
«Dans les dernières années, les universités et les cégeps ont fait des investissements considérables et ils sont très conscients que le rattrapage à faire est important et que les besoins sont grands. On le fait, on va s’y attaquer, mais j’ai besoin de mettre un plafond annualisé, ne serait-ce que pour suivre l’évolution des projets en raison du contexte économique actuel et l’explosion des coûts», a affirmé Mme Déry.
La ministre a aussi tenu à préciser que les sommes liés au Plan québécois des infrastructures (PQI) «n'ont jamais été aussi élevés».
«Juste moi cette année en Enseignement supérieure, en 2024-2025, on parle d’une augmentation du PQI de 11,9%. C’est 1 milliard de dollars de plus qu’on accorde de plus dans le réseau. Il y a eu une augmentation depuis 2019 de 55% [des investissements] dans le milieu collégial et de près de 24% dans le réseau universitaire», a-t-elle expliqué.
En mai dernier, la Vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, déplorait dans son rapport annuel que les deux tiers des bâtiments des cégeps soient en mauvais état et que les moyens prévus pour «renverser leur dégradation importante» soient insuffisants.
Ainsi, 608,6 millions $ sont prévus en maintien d'actifs d'ici 2027-2028, alors que 1,7 milliard $ seraient nécessaires, soulignait-elle.
«Plus l'état des bâtiments se dégrade, plus le risque d'un bris entraînant une baisse de performance ou un arrêt de services augmente», prévenait-elle dans son rapport.
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Avec des informations de Jean-François Poudrier, Noovo Info et de La Presse canadienne.