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Mark Carney cherche à renforcer les liens commerciaux et sécuritaires au Royaume-Uni

Le premier ministre multiplie les déplacements à l'étranger ces derniers jours.

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Le premier ministre Mark Carney participe à une réunion bilatérale avec le premier ministre britannique Keir Starmer lors du Sommet mondial sur l'action pour le progrès, à Londres, le 26 septembre 2025. Le premier ministre Mark Carney participe à une réunion bilatérale avec le premier ministre britannique Keir Starmer lors du Sommet mondial sur l'action pour le progrès, à Londres, le 26 septembre 2025. (AP Photo)

Le premier ministre Mark Carney est à Londres, vendredi, pour rencontrer les dirigeants du Royaume-Uni, de l'Australie, de l'Espagne et de l'Islande afin de discuter de commerce et de sécurité.

M. Carney devait s'entretenir avec le premier ministre danois, mais cette rencontre a été annulée. Quatre drones ont survolé des aéroports danois dans la nuit de mercredi à jeudi, suscitant des inquiétudes sécuritaires en Europe du Nord concernant une agression russe.

Le premier ministre Carney a participé à une table ronde lors du Sommet mondial pour l'action et le progrès avec les premiers ministres britannique et australien, Keir Starmer et Anthony Albanese, ainsi que la première ministre islandaise, Kristrún Frostadóttir. La discussion s'est concentrée sur la manière dont les partis politiques de centre gauche peuvent rivaliser avec la montée du populisme de droite.

«Nous avons appris que nous devons être maîtres chez nous. Nous ne pouvons pas dépendre excessivement d'un seul partenaire commercial. Nous pouvons y remédier en développant nos activités et en diversifiant nos échanges», a souligné M. Carney.

«Nous devons nous assurer qu'avec des partenaires commerciaux du monde entier partageant les mêmes valeurs – et ce n'est pas tout le monde – (…), nous partageons un engagement commun en faveur de l'ouverture des marchés.»

De hauts responsables gouvernementaux ont décrit ce voyage comme une occasion de renforcer les partenariats en matière de commerce, d'affaires et de sécurité, alors que le Canada cherche à réduire sa dépendance envers les États-Unis.

Il s'agit de la quatrième rencontre entre MM. Carney et Starmer depuis le début du mandat du premier ministre canadien. C'est la première fois que M. Carney rencontre les dirigeants australien, islandais et espagnol.

M. Carney multiplie les déplacements à l'étranger ces derniers jours. Il s'est entre autres rendu à Mexico la semaine dernière et à New York — à l'Assemblée générale des Nations unies — en début de semaine.

Avant son départ pour Londres, il a aussi reçu à Ottawa le président de l’Indonésie et le premier ministre de l'Irlande.

Les conservateurs ont critiqué les récents voyages internationaux de M. Carney, plaidant que le premier ministre n'avait pas rapporté de résultats concrets au Canada.

Un élargissement du PTPGP?

Lors de la rencontre avec M. Starmer, les deux dirigeants ont discuté du parrainage par le Canada de l'adhésion du Royaume-Uni à l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), un accord de libre-échange impliquant principalement les pays du Pacifique.

Lundi, à New York, M. Carney a rappelé que le Canada est un membre fondateur du PTPGP et qu'il a conclu un accord de libre-échange avec l'Union européenne.

Certains ont suggéré que l'UE pourrait adhérer au PTPGP, ce qui offrirait aux principaux marchés mondiaux un moyen de limiter l'impact des politiques commerciales coercitives chinoises et américaines. D'autres estiment que l'UE pourrait simplement accepter d'accroître ses échanges commerciaux avec les pays du PTPGP.

M. Carney a déclaré lundi que le Canada participait à ces discussions, mais a souligné qu'il était «encore très tôt».

La vice-présidente de la Fondation Asie-Pacifique, Vina Nadjibulla, a fait valoir que toute discussion sur une collaboration commerciale serait une aubaine pour Ottawa.

«Pour le Canada, c'est formidable, car cela démontre notre capacité à rassembler nos partenaires indopacifiques et euro-atlantiques», a-t-elle souligné.

MM. Carney et Starmer ont également discuté de leur récente reconnaissance de l'État palestinien, du conflit en cours au Moyen-Orient et de la guerre en Ukraine.

 

Situation géographique unique du Canada

Mme Nadjibulla a affirmé que le Canada, le Royaume-Uni et l'Australie souhaitent une collaboration plus étroite, notamment en raison de l'instabilité émanant de Washington.

«Le Canada bénéficie d'une situation géographique unique, situé au cœur de ces deux théâtres d'opérations, et nous pouvons servir de pont entre les démocraties, les alliés et les partenaires de la région indopacifique et de la région euro-atlantique, tant sur le plan de la sécurité et de la défense que sur le plan économique», a-t-elle soutenu.

L'Australie, par exemple, tente d'obtenir des éclaircissements de la part des États-Unis sur l'avenir de son partenariat de sécurité avec Londres et Washington, appelé AUKUS, a-t-elle ajouté.

Le Royaume-Uni et l'Australie sont des alliés du Canada en matière de renseignement, tout comme la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, dans le cadre du partenariat Five Eyes («Groupe des cinq»).

Si MM. Carney et Starmer se sont concentrés sur les points sur lesquels ils s'accordent, un désaccord persiste: le rugby féminin. Les deux dirigeants se sont mutuellement offert des maillots de rugby de leurs équipes nationales féminines respectives, alors qu'elles se préparent à s'affronter en finale de la Coupe du monde de rugby féminin samedi.

David Baxter

David Baxter

Journaliste