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«Une amende, et je ferme les portes, et je passe à l'aide sociale.»
Le propriétaire d'un salon de coiffure de Saint-Léonard affirme qu'il passe autant de temps à traiter avec l'organisme de surveillance linguistique du Québec qu'à couper des cheveux, après avoir été signalé pour avoir utilisé l'anglais à la fois sur sa vitrine et sur son compte Instagram.
Jesse Padulo, qui a ouvert le salon de coiffure Corner Shop il y a un peu plus d'un an, a déclaré que les inspecteurs de l'Office québécois de la langue française (OQLF) se sont présentés pour la première fois à son entreprise il y a environ six mois.
Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.
«Depuis, c'est le branle-bas de combat. Au lieu de couper les cheveux, je fais des allers-retours avec les courriels et j'essaie de gérer mon entreprise», a déploré M. Padulo.
Selon lui, l'OQLF s'est d'abord attaqué à son panneau extérieur, avant de se concentrer sur son contenu Instagram.
Dans une lettre, l'organisme de surveillance linguistique a cité l'article 52 de la Charte de la langue française, qui interdit la publication de contenu commercial sur les médias sociaux dans une langue autre que le français.
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Dans une déclaration à CTV News, l'OQLF a précisé que même les vidéos doivent être en français.
«Elles peuvent également être dans d'autres langues, à condition d'être accessibles en français dans des conditions au moins aussi favorables», a déclaré l'organisme de surveillance.
M. Padulo a également un dossier pour son enseigne extérieure, car l'OQLF indique que le français doit occuper deux fois plus d'espace que les autres langues, et que le non-respect de cette règle peut entraîner de lourdes amendes, pouvant aller jusqu'à 30 000$ par jour.
«Je suis ici pour faire une coupe de cheveux, pas pour donner une leçon de français. Si vous entrez en disant ‘’Bonjour/hi’’, qu'est-ce que tu veux? Je le ferai dans les deux langues», a-t-il lancé.
L'OQLF a confirmé avoir reçu une plainte concernant l'affichage de M. Padulo, ajoutant qu'elle était en cours de traitement.
«Une amende, et je ferme les portes, et je passe à l'aide sociale», a-t-il insisté.
M. Padulo a souligné qu'il était actuellement dans l'incertitude et qu'il ne savait pas quel serait le prochain problème.
«Je suis stressé parce que je ne sais pas ce qui va se passer demain, comment puis-je offrir ce service à mes clients ? Que se passe-t-il alors ? Tout diminue parce qu'ils entrent et que je ne suis plus le même Jesse», a-t-il lâché.
M. Padulo a précisé qu'il ne changerait pas l'enseigne de sa vitrine.