Le budget des Québécois en prévision des Fêtes a diminué significativement cette année. Au bout du compte, ces intentions pourraient ne pas passer le test de la réalité, selon le président du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) pour le Québec, Michel Rochette.
Les consommateurs québécois prévoient dépenser 620 $ au cours des Fêtes, soit 151 $, ou 20 %, de moins que l’an dernier, selon un sondage de la firme Léger effectué pour le compte du CCCD, dont les résultats ont été dévoilés vendredi.
Cette prévision représenterait le montant le plus bas au Canada et la plus importante baisse relative par rapport à l’an dernier, selon le sondage effectué en ligne auprès de 2505 Canadiens durant le mois d’août.
Pour leur part, les Canadiens auraient budgété des dépenses de 975 $ pour les Fêtes, montant relativement stable par rapport à l’an dernier.
Comme l’écart entre les intentions et ce que montre le relevé de leur carte de crédit est grand, les Québécois ne seraient peut-être pas aussi austères qu'ils le laissent croire, croit M. Rochette. «Il y a une différence entre ce qu'on dit qu’on veut consommer et ce qu'on va faire vraiment», nuance-t-il en entrevue.
Lors des précédents sondages, les Québécois ont souvent budgété des montants moins élevés que les autres Canadiens, a expliqué le représentant de l’industrie du commerce de détail.
Les études de marché après les Fêtes démontreraient que les Québécois sont toutefois plus nombreux à s’écarter de leur budget que les Canadiens, avance le président du CCCQ.
Sous-estimer son budget pourrait être une façon de se donner une marge de manœuvre pour les «coups de cœur».
«[Les Québécois se laissent] de la place pour la séduction, en quelque sorte, en magasin, si bien qu’il y a plus d'achats impulsifs dans l'équation.»
L’attrait des soldes est plus fort pour les consommateurs du Québec. Ils sont 84 % à se dire plus enclins à acheter des produits en promotion, contre 76 % dans le reste du pays.
Ils sont plus nombreux à prévoir consulter les circulaires pour leurs repas festifs, soit à 73 %, contre 61 % des Canadiens.
Vendredi fou un incontournable
Dans la course aux aubaines, le Mégasolde d'avant Noël domine les soldes du lendemain de Noël, tant pour les Canadiens que pour les Québécois.
Pour 55 % des Québécois, le Vendredi fou est la journée de magasinage la plus importante, loin devant l’Après-Noël à 16 % et le Cyberlundi à 10 %.
La tradition de nos voisins du Sud de commencer leurs achats des Fêtes au lendemain de l’Action de grâce américaine a pris «une importance très grandissante» depuis quelques années au Québec, constate M. Rochette.
«Il y a de plus en plus de gens qui repoussent au Vendredi fou avant de commencer leurs achats, souligne M. Rochette. En d'autres mots, on attend vraiment de voir à quoi va ressembler le Vendredi fou et c'est ce qui va caractériser le type de comportement d'achat pour les semaines suivantes.»
Le rôle central de cette journée pour les consommateurs incite les détaillants à étirer leurs promotions sur plus d’une journée. Le Cyberlundi jouait déjà ce rôle, mais la période s’est étirée encore davantage.
«Le Vendredi fou, maintenant, ce n'est pas juste une journée, c’est rendu presque une semaine entière», constate le président du CCCD.
Le Conseil de recherche et d’intelligence marketing canadien précise qu’une marge d’erreur ne peut être attribuée aux sondages en ligne, car ils ne procèdent pas à un échantillonnage aléatoire de la population.

