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Le but était d'amplifier leurs revendications en matière de salaires plus élevés, de charges de travail plus équitables et d'annulation des coupes budgétaires liées à la pandémie.
Plus de 10 000 employés de 25 hôtels américains étaient en grève lundi après avoir choisi la fin de semaine de la fête du Travail pour amplifier leurs revendications en matière de salaires plus élevés, de charges de travail plus équitables et d'annulation des coupes budgétaires liées à la pandémie.
Le syndicat UNITE HERE, qui représente les femmes de ménage en grève et les autres travailleurs de l'hôtellerie, a déclaré que 200 employés du Hilton Baltimore Inner Harbor étaient les derniers à avoir quitté le travail.
Près de la moitié des grévistes - soit 5000 - se trouvent à Honolulu, à Hawaï. Briana Canencia est une serveuse en restauration depuis plus d'une décennie dans un établissement Marriott, elle a indiqué qu'elle était sur la ligne de piquetage pour lutter non seulement pour des salaires plus élevés, mais aussi pour obtenir du respect dans un contexte où les employés ont des heures de travail réduites accompagnées d'une augmentation de leur charge de travail.
Mme Canencia, qui est d'origine hawaïenne, a déclaré qu'elle avait un deuxième emploi pour subvenir aux besoins de ses deux enfants, et que la famille vit d'un chèque de paie à l'autre. Elle a ajouté qu'elle craignait que sa famille soit bientôt «expulsée du paradis».
«Il est très important pour moi de pouvoir élever mes enfants ici et de leur faire découvrir leur terre ancestrale, car notre sang est ici, notre famille est ici, a-t-elle dit. Nous méritons d'être ici.»
Des milliers de travailleurs sont également en grève à Boston, San Francisco, Seattle, San Diego et San José, en Californie. Les grèves dans les hôtels Marriott, Hilton et Hyatt devaient durer entre un et trois jours.
UNITE HERE a affirmé qu'un total de 15 000 travailleurs ont voté pour autoriser les grèves, qui pourraient bientôt s'étendre à d'autres villes, notamment New Haven, dans le Connecticut, Oakland, en Californie et Providence, dans le Rhode Island.
La présidente du syndicat, Gwen Mills, a affirmé que les grèves font partie d'une lutte de longue date pour obtenir une rémunération permettant aux travailleurs du secteur des services de subvenir aux besoins de leur famille, comme les industries traditionnellement dominées par les hommes.
«Le travail dans l’hôtellerie est globalement sous-évalué, et ce n’est pas une coïncidence si ce sont de manière disproportionnée les femmes et les personnes de couleur qui font ce travail», a expliqué Mme Mills.
Les femmes de ménage syndiquées veulent rétablir le nettoyage quotidien automatique des chambres dans les grandes chaînes hôtelières, affirmant qu’elles ont été accablées de charges de travail ingérables ou, dans de nombreux cas, de moins d’heures de travail et d’une baisse de revenus. De nombreux hôtels ont réduit leurs services pendant la pandémie de COVID-19 et ne les ont jamais rétablis.
Les hôtels affirment que les clients ne demandent plus le nettoyage quotidien des chambres et certains autres services.
Hyatt et Hilton ont tous deux déclaré lundi qu’ils avaient mis en place des plans d’urgence pour minimiser l’impact des grèves dans leurs hôtels. Marriott n’a pas répondu à une demande de commentaires.
Michael D’Angelo, le responsable des relations de travail de Hyatt en Amérique, a affirmé dans un communiqué lundi que la chaîne offre des salaires et des avantages compétitifs, y compris sur les marchés où les travailleurs sont en grève.
«Nous sommes déçus que UNITE HERE ait choisi de faire grève alors que Hyatt reste disposé à négocier, a déploré M. D’Angelo. Nous sommes impatients de continuer à négocier des contrats équitables et de reconnaître les contributions des employés de Hyatt.»
Hilton a déclaré par l’intermédiaire d’un porte-parole qu’il restait «déterminé à négocier de bonne foi pour parvenir à des accords justes et raisonnables qui soient bénéfiques à la fois pour les membres de notre équipe et pour nos hôtels.»
UNITE HERE espère reproduire son récent succès dans le sud de la Californie, où, après des grèves répétées, il a obtenu des augmentations de salaire importantes, une augmentation des contributions des employeurs aux retraites et des garanties de charge de travail équitables dans un nouveau contrat avec 34 hôtels. En vertu de ce contrat, les femmes de ménage de la plupart des hôtels gagneront 35$ de l’heure d’ici juillet 2027.