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On a refusé ma demande d’augmentation salariale… Que faire?

Le timing, la présentation et les extras sont le nerf de la guerre.

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Même si les employeurs canadiens prévoient des augmentations plus importantes que prévu pour 2026, certains d'entre nous devrons certainement essuyer des refus. Même si les employeurs canadiens prévoient des augmentations plus importantes que prévu pour 2026, certains d'entre nous devrons certainement essuyer des refus. (Montage Noovo Info)

Tu avais préparé ta demande et pris ton courage à deux mains pour demander une augmentation salariale et tu te fais répondre: «non!»

D’abord, je suis désolée. C’est frustrant, d’autant plus que la vie coûte cher ces temps-ci. Mais bonne nouvelle, un refus ne veut pas dire que tout est perdu.

Voyons ce que tu peux faire maintenant, et comment mieux te préparer pour la suite.

À VOIR | D'autres réflexions d'Annie Boilard dans son livre Le problème, c'est le boss et sur son site web

As-tu choisi le bon moment?

Parfois, on fait une demande d’augmentation parce qu’on en a besoin personnellement: le prix du loyer monte, l’épicerie est plus chère, etc. Mais ce n’est pas toujours le bon moment pour l’entreprise ou pour le patron.

Il faut choisir son moment en regardant du point de vue de l’organisation.

Peut-être que ton patron ou ta patronne est débordé(e) ou n’a pas de visibilité sur les prochains mois présentement, et ne peut donc pas s’engager avec un plus haut salaire pour l’instant.

La notion du patron occupé est compliquée – les boss sont toujours occupés… Or, comme employé(e), on ne peut pas attendre indéfiniment.

Il faut regarder de façon stratégique, dans une fenêtre de deux ou trois mois, le moment où le potentiel de disponibilité pour une telle conversation est le plus élevé.

Autre situation: l’organisation traverse une période financière difficile. Certaines entreprises partagent leurs bons coups publiquement, comme de nouveaux contrats et nouveaux clients, mais restent discrètes sur les mauvaises nouvelles, c’est-à-dire les bris de matériel, sinon des échecs de production ou sur le marché.

Alors voici un truc. Parle à tes collègues, reste à l’écoute de ce qui se passe vraiment dans l’organisation. Et si tu réalises que ce n’était pas le bon moment, garde l’œil ouvert pour y revenir plus tard.

À VOIR ÉGALEMENT | Avoir un salaire de 100 000 $ par année

Comment as-tu présenté ta demande?

Présenter une demande d’augmentation en parlant uniquement de tes besoins personnels n’est pas efficace! Ce qui compte pour l’entreprise, ce sont les résultats que tu apportes. Montre ce que tu fais, mais surtout ce que ça vaut en argent sonnant.

Par exemple, si tu arrives tôt et que tu réponds aux appels téléphoniques des clients alors que sans toi, ces appels tomberaient dans la boîte vocale, identifie les bénéfices concrets la valeur en argent des gains ou des non-pertes.

Si ton réflexe de revenir sur les dernières réunions avant de parler des nouveaux projets permettent d’éviter des erreurs, ça représente un gain réel. Mets l’accent sur ton impact, pas juste sur tes tâches.

Que peux-tu demander d’autre?

Ton entreprise n’a peut-être pas le budget pour une augmentation salariale, mais il y a peut-être d’autres choses à négocier.

Voici quelques idées:

  • Une semaine de vacances supplémentaire (ça vaut 2 % de salaire)
  • Plus de télétravail pour réduire tes frais de déplacement
  • Le remboursement de certains frais présentement à ta charge. Exemples: équipement, téléphone, formation
  • Un titre plus valorisant pour enrichir ton LinkedIn (et ton CV)

L’important, c’est de continuer à discuter et à démontrer ta valeur. Une porte fermée aujourd’hui peut s’ouvrir plus tard, si tu restes stratégique et professionnel.le dans ta démarche.

Un refus, ce n’est jamais agréable, mais c’est aussi l’occasion de faire le point, de réfléchir à ta stratégie, et peut-être même d’ouvrir d’autres portes que tu n’avais pas envisagées. 

Annie Boilard

Annie Boilard

Chroniqueur