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L’année 2023 tire à sa fin et c’est la période idéale pour les remises en question et les résolutions. Voici ma petite liste de résolutions que je suggère à Joe Biden et aux démocrates.
Donner plus de responsabilités à Kamala Harris
Nous sommes à moins d’un an de l’élection présidentielle et Joe Biden est loin d’inspirer la confiance et la question de son âge est de plus en plus préoccupante pour les électeurs, tous partis confondus. Cela veut automatiquement dire que les regards se tournent vers la vice-présidente Kamala Harris, également colistière de Joe Biden, pour la prochaine campagne.
Est-ce qu’elle inspire elle-même la confiance ? Non. Est-ce qu’elle a été à la hauteur des attentes ? Également, non. Rappelons-nous qu’à une époque pas si lointaine, elle était vue comme l’avenir du parti démocrate. Son étoile a encore le temps de briller si on lui donne les bons dossiers avec la bonne visibilité. Elle sera en tournée pour défendre le droit à l’avortement en 2024, une plateforme qui pourrait aider le «ticket» présidentiel si tout se déroule sans anicroches.
Utiliser Barack Obama en campagne électorale
Le «Yes, We Can» restera une phrase mythique associée à un mouvement qui a propulsé Barack Obama au pouvoir. Près de huit ans après sa présidence, il reste un politicien extrêmement populaire auprès de l’électorat démocrate. Joe Biden aurait avantage à utiliser la carte «Barack» en campagne électorale, un peu comme il l’a fait lors des élections de mi-mandat en novembre 2022. Au fort de leur bromance, Joe Biden et lui inspiraient la confiance, l’espoir, l’amitié et la stabilité.
L’ancienne première dame est aussi une alliée essentielle et extrêmement populaire. Plusieurs rêves d’une autre présidence Obama, avec Michelle dans le bureau ovale cette fois-ci, mais la principale intéressée ne semble pas intéressée de remettre les pieds au 1600 Pennsylvania Av.
Ne pas oublier les électeurs clés pour les démocrates
Il faut être très naïf pour imaginer qu’un démocrate puisse accéder à la présidence en 2024 sans l’appui des noirs et des jeunes. Les Afro-Américains se font promettre mer et monde depuis des années sans véritablement voir de mesures concrètes être adoptées par le parti démocrate.
Les sondages sont très clairs : 20 % des électeurs noirs voteraient pour Donald Trump si l’élection avait lieu maintenant. Si cela s’avère, c’est la catastrophe pour Joe Biden.
Chez les jeunes, l’appui inconditionnel de Joe Biden face au gouvernement israélien pourrait avoir un effet sur le résultat de l’élection. En effet, les jeunes Américains sont très sensibles aux revendications palestiniennes et critiquent les frappes israéliennes qui font des milliers de victimes dans la Bande de Gaza, particulièrement des femmes et des enfants. Le gouvernement actuel n’aura pas le choix de réajuster sa stratégie face à son allié de toujours s’il ne souhaite pas perdre un appui de taille au pays.
Pratiquer les descentes d’Air Force One
Eh oui ! Encore la délicate question de l’âge. Ce n’est pas pour déterminer si 81 ans, c’est trop vieux pour être président, mais entendons-nous pour dire que débouler les escaliers à la sortie d’Air Force One n’est jamais très très rassurant pour un électeur qui se demande si Joe Biden est suffisamment en forme pour diriger le pays le plus puissant du monde !
La prescription de Dr Valérie : continuer les exercices de stabilité, garder les souliers confortables (des espadrilles à la Bruno Marchand peut-être ?) et éviter les sacs de sable ainsi que les escaliers avec un angle trop prononcé… !
Finalement, une joute verbale sous la forme d’un débat avec un Joe Biden au sommet de sa forme sera aussi essentielle pour faire taire les mauvaises langues qui croient qu’il n’a plus toute sa tête.
Parler d’avortement
Ce conseil peut sembler opportuniste, et il l’est en quelque sorte. Avant même le renversement de Roe c. Wade, décision qui garantissait le droit à l’avortement partout au pays, une majorité d’Américains désiraient le statu quo : pourquoi revenir sur une décision prise près de 50 ans auparavant ?
Depuis la décision qui a invalidé cette protection fédérale, à chaque fois que la question du droit à l’avortement a été sur un bulletin de vote, ce sont les pro-choix qui sont ressortis vainqueurs.
Des voix républicaines s’élèvent désormais pour dénoncer leurs collègues dits extrêmes qui vont jusqu’à souhaiter la criminalisation de l’avortement. Ce n’est pas pour rien qu’on peut faire des parallèles avec les livres qui ont inspiré la série à succès La Servante écarlate. La peur des restrictions extrémistes est l’as dans le jeu des démocrates.
Laisser les républicains s’entre-déchirer
Mon feuilleton préféré de 2023 a été les Feux de l’Amour, version Chambre des représentants. Quinze tours ont été nécessaires pour élire Kevin McCarthy, président de la Chambre. Puis, un groupuscule de républicains d’extrême droite l’a éjecté de sa position très facilement, plongeant le Congrès dans l’instabilité la plus totale. Le parti républicain a alors été présenté comme la famille dysfonctionnelle qui n’hésitait pas à se poignarder dans le dos pour des gains politiques personnels.
Trois semaines de tourmente ont été nécessaires pour élire le nouveau président de la Chambre et retrouver une certaine normalité. La très faible majorité républicaine à la Chambre pourrait avoir pour effet de causer de nouveaux remous en 2024. Si cela s’avère, il ne restera qu’aux démocrates de sortir le popcorn et attendre que le psychodrame se termine.
Dans une semaine, la suite : mes conseils à Donald Trump et aux républicains !
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