Chroniques

Les résolutions de l’an de septembre

La tradition ancestrale veut que l’on fasse nos résolutions personnelles le premier jour de la nouvelle année, mais...

Mis à jour

Publié

(Banque d'images Envato)

Je sais bien que la tradition ancestrale d’ici veut que l’on fasse nos résolutions personnelles le premier jour de la nouvelle année, mais il me semble que ça tombe mieux en septembre.

On termine l’été où tout n’a été qu’une suite d’abus de toutes sortes, de délinquance, de désorganisation, d’excès et de paresse crasse. Et c’est parfait comme ça. Je trouve donc que la rentrée officielle automnale est signe d’un remaniement ministériel des priorités de notre vie. Voici les miennes.

Je vais tendre vers une réduction significative (lire ici : je vais me forcer solide) de l’emploi des mots d’Église pour exprimer mon impatience, mon « à boute », mes surprises soudaines pour une situation et mes petites colères. Je suis un de ceux qui abuse de ces mots. J’ai toujours l’impression que leur emploi m’apaise et me recentre. C’est un effet placébo. Alors, ne soyez pas surpris de m’entendre hurler «CITRONNADE DE BERLINGOT» ou « CROTTE » dans ma voiture lorsque je suis coincé derrière un troupeau de cônes orange qui crée un troupeau de voitures qui crée un troupeau de retards.

Je vais tenter de cuisiner plus et mieux. Je le répète, ce sera une tentative. Une salade peut être excellente et pleine de saveurs. Presque autant qu’une poutine. Mauvais exemple, mais vous comprenez le principe. Tout ne va pas nécessairement au micro-ondes ou dans la friteuse à air chaud. J’ai aussi un poêle. Du moins, il me semble l’avoir vu, placé bien en vue, entre mes deux comptoirs.

À VOIR AUSSI | Températures froides en août: l’automne est-il déjà arrivé au Québec?

D’accord, des Pogos ne sont pas un repas. Et les chips sont une collation et non pas un repas nutritif. Même si elles sont faites à partir d’un légume racine. Oui, un jus de légumes contient des légumes. Mais pas tant. Il y a plus de sel que de légumes. Je dois redécouvrir tous les gros ustensiles qui vivent dans mes tiroirs. Les boulettes de Marilou en sachet sous vide sont succulentes. Mais peut-être que je pourrais les cuisiner. En même temps, Marilou les fait pour moi et elles seront toujours meilleures que les miennes. Bon, je sens que cette résolution ne sera pas un succès. Mais comme on dit : c’est un travail en progression.

Je m’entraîne beaucoup. Quand mon genou gauche fait un son qui a l’air de murmurer « je prendrais bien un break de course », je vais l’écouter et aller faire plus de rameur. Je suis à l’écoute de mon corps cette année. Regarder les cuisses des gars au gym sont un excellent élément motivateur pour trouver son deuxième souffle pendant la course. Une belle habitude à garder.

J’aimerais beaucoup apprendre à Princesse Leia (ma chatte Foldex) à ramasser son propre vomi de boules de poils. Ça m’éviterait de mettre le pied dedans en allant faire mon pipi nocturne. Mais elle a 10 ans, je crois qu’il est trop tard pour cette formation. Je suis condamné à être sa bonne.

Je ne suis pas obligé de regarder systématiquement tous les épisodes d’une série en rafale même si elles sont toutes disponibles. Je peux étirer le plaisir. Je peux étaler le tout sur quelques jours. En même temps, je suis célibataire… why not.

En relisant ceci, peut-être que ceci explique cela. Je dois y réfléchir. Je dois aussi comprendre que sur YouTube, il y a autre chose que des histoires de fantômes, de maisons hantées, d’OVNI et de Big foot. Je pourrais avoir autant de plaisir à écouter un podcast sur la géopolitique.

Par contre, pendant que j’écoute la dérive des continents, je pourrais passer à côté du moment où on découvre enfin l’existence du Yéti. Et je serais en citronnade de berlingot d’avoir été le dernier à le savoir.

Ah oui, je dois acheter moins de jeans et moins porter les mêmes.

De plus, j’aimerais avoir l’horloge biologique qui me laisse faire la grâce matinée une fois de temps en temps. Tsé, genre me réveiller à 7 h 30 un dimanche matin au lieu de 5 heures comme toujours. Une vraie folie.

Je peux même accepter l’invitation à déjeuner d’un gars même s’il boit du latte à la citrouille. En même temps, faut savoir mettre ses limites…

Bon. Visiblement, je suis doté d’une grande ouverture et je sens que cette année, les résolutions automnales seront un franc succès. Je te tiens au courant.

Pour recevoir toutes les chroniques d'Alex Perron, abonnez-vous à notre infolettre, Les débatteurs du samedi.