Début du contenu principal.
Voici un titre qui aurait pu être écrit à de nombreuses reprises dans les dernières années, en référence à l’affaiblissement des institutions démocratiques, aux allégations quant à l’intégrité des élections ou encore en raison du profond dysfonctionnement qui ne peut plus être ignoré au sein du Congrès américain.
Depuis la « retraite forcée » de Kevin McCarthy comme président de la chambre des représentants le 3 octobre dernier, plusieurs fissures dans le parti républicain sont mises en lumière ainsi que les imperfections associées au normalement très efficace système de « check and balance » américain.
Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas ici d’un simple poste symbolique qui est vacant, comme c’était le cas au Canada récemment pour une courte période avec la démission du président de la Chambre, mais bien une paralysie de la branche législative dans une période particulièrement délicate.
Une paralysie du gouvernement fédéral dès la mi-novembre est de plus en plus envisageable puisqu’aucun budget n’est présentement négocié, encore moins voté, et que deux conflits mondiaux nécessitent l’aide des Américains, monétairement et militairement parlant : en Ukraine et maintenant, en Israël.
Déjà que la confiance des Américains envers les institutions démocratiques est en chute libre, rien n’aide à rassurer les électeurs qui regardent des semaines d’inaction au Congrès comme un mauvais film. Seulement 8 % des Américains ont une grande confiance envers le Congrès. C’est, disons-le, presque abyssal comme statistique. Pour les néophytes de la politique américaine, le Sénat peut faire avancer certaines législations et voter des lois et budgets, mais sans l’aval de la Chambre des représentants et ses 435 membres, aucun projet de loi ne peut voir le jour.
Les républicains, qui ont une mince avance à la Chambre des représentants, auront de la difficulté à défendre leurs réalisations lors des élections de novembre 2024 si la tendance se maintient et qu’il n’y a pas de sortie de crise rapide.
Ce sont Vladimir Poutine et Xi Jinping qui doivent se réjouir de voir la démocratie américaine affaiblie, du moins en apparence. Si on se fie à leurs déclarations, la situation sans précédent leur donne des arguments pour justifier leur régime autocrate. Que ce soit avec la tentative d’insurrection du 6 janvier 2021 ou les profondes divisions qui rendent ce beau et grand pays presque impossible à gouverner sans déplaire à la moitié de la population.
Comme l’écrivait Robert Gates, ancien secrétaire à la Défense, dans le magazine Foreign Affairs, avant même que Kevin McCarthy perde son poste de président de la Chambre, « ce dysfonctionnement a rendu la puissance américaine erratique et peu fiable, invitant pratiquement les autocrates enclins au risque à faire des paris dangereux — avec des effets potentiellement catastrophiques ».
Le modèle américain, qui était vendu partout sur la planète comme un modèle quasi parfait, se doit d’être amélioré pour protéger la démocratie dans son ensemble. Un exercice imaginable, mais encore possible, si les leaders mettent la partisanerie de côté.
Le président américain visite Israël dans un contexte extrêmement volatile. Au moment de s’envoler pour le Moyen-Orient, les leaders d’Égypte, de Jordanie, de l’Autorité palestinienne ont tous annulé leurs rencontres prévues avec lui. Un hôpital de Gaza a été frappé mardi en soirée et il est toujours impossible de confirmer qui est l’auteur de cette tragédie qui a coûté la vie à plusieurs centaines de personnes.
Les Palestiniens accusent Israël d’avoir bombardé médecins, enfants et blessés. Le gouvernement israélien affirme quant à lui que la faute vient du côté palestinien qui aurait frappé l’hôpital par erreur.
Il sera intéressant de voir comment Joe Biden saura naviguer les eaux troubles de diplomatie sur place en appuyant son allié de toujours tout en affirmant que le droit international et humanitaire se doit d’être respecté.