Les républicains ont choisi mercredi le représentant Steve Scalise pour succéder à l'ex-président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy et vont maintenant tenter de s'unir pour l'élire en plénière.
Lors d'un scrutin privé au Capitole, les républicains de la Chambre ont écarté le représentant Jim Jordan, le président de la Commission judiciaire, en faveur de M. Scalise, l'actuel chef de la majorité. Le représentant de la Louisiane est considéré comme un héros par certains après avoir survécu à une fusillade contre des élus lors d'un entraînement de match de baseball au Congrès en 2017. Il lutte désormais contre un cancer du sang.
Les républicains, qui se trouvent dans une impasse après la destitution historique de M. McCarthy la semaine dernière, chercheront à rassembler leur étroite majorité à la Chambre autour de M. Scalise dans ce qui sera certainement un vote serré de la Chambre. Les démocrates devraient s’opposer au candidat républicain.
Un vote pourrait avoir lieu dès mercredi après-midi.
«Je ne sais pas comment diable vous arrivez à 218», a lancé le représentant républicain du Texas Troy Nehls, faisant référence au vote majoritaire généralement nécessaire pour nommer un nouveau président.
«Cela pourrait être une longue semaine.»
Il s’agit d’un moment exceptionnel de chaos politique qui a paralysé la Chambre dans une période d’incertitude au pays et de crise à l’étranger, dix mois seulement après la prise de contrôle des républicains. Aspirant à fonctionner en équipe et à diriger le gouvernement comme une entreprise, la majorité républicaine s’est éloignée de cet objectif avec l’éviction sans précédent d’un président.
Les Américains sont attentifs. Le quart des républicains disent approuver la décision d'un petit groupe de républicains de destituer Kevin McCarthy de son poste de président. Trois républicains sur dix pensent qu'il s'agit d'une erreur, selon un sondage de l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research.
La coalition d'extrême droite qui a évincé M. McCarthy a montré à quel point quelques élus peuvent jouer un rôle surdimensionné dans le choix de son successeur.
«Je ne suis pas ravi de l'un ou l'autre choix pour le moment», a fait savoir le représentant républicain du Colorado, Ken Buck.
On ne sait pas encore si M. Scalise pourra rassembler les voix nécessaires auprès de presque tous les républicains pour vaincre l’opposition démocrate. Habituellement, la majorité requise serait de 218 voix, mais il y a actuellement deux sièges vacants, ce qui ramène le seuil à 217.
De nombreux républicains veulent éviter le spectacle d’une bagarre désordonnée à la Chambre, comme celle de janvier, lorsque M. McCarthy est devenu président.
«Les gens ne sont pas à l'aise d'aller au parquet avec une majorité simple et ensuite de voir C-SPAN et le reste du monde regarder ce combat», a soutenu Kat Cammack, représentante républicaine de la Floride.
«Nous voulons que cette famille se batte à huis clos.»
Certains ont proposé un changement de règles, que le représentant Patrick McHenry, président pro tempore par intérim, envisage pour garantir un vote majoritaire avant que le candidat ne soit présenté pour un vote en salle plénière.
M. McCarthy lui-même semblait être d’accord avec une approche consensuelle: «Ils ne devraient pas sortir de là avant d'avoir décidé qu'ils ont suffisamment de voix.»
