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Et si c’était Rizqy?

Mme Rizqy est, aux yeux de bien des observateurs de la scène politique, un talent générationnel.

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(Montage Noovo Info et La Presse canadienne)

Imaginons que le Parti libéral du Québec parte en élection en 2026, non pas avec Pablo Rodriguez à sa tête, mais plutôt Marwah Rizy ? Avouez que ça changerait un peu la game.

Avant de faire cet exercice de politique fiction, une précision s’impose.

La députée a annoncé il y a plusieurs mois déjà qu’elle n’allait pas se représenter en 2026, affirmant qu’elle souhaitait se consacrer davantage à sa vie de famille. Pour la maman de deux jeunes enfants, être à Québec trois jours par semaine, sans compter les nombreux engagements que la vie de députée requiert, n’est pas ce qu’elle désire et on doit respecter cela.

Deuxième précision : je n’écris pas cette chronique pour provoquer la bisbille au Parti libéral. C’est simplement que Mme Rizqy est, aux yeux de bien des observateurs de la scène politique, un talent générationnel. C’est difficile de ne pas l’imaginer dans ce rôle…

Pablo Rodriguez discret

Pour l’instant, on ne le voit pas beaucoup, le nouveau chef du PLQ. Il a pris ça plutôt tranquillos cet été, et un enjeu d’ordre médical fait en sorte qu’il rate la rentrée parlementaire. (Ça arrive, on ne lui reproche pas).

Cela dit, il laisse ainsi tout l’espace à sa cheffe parlementaire, Marwah Rizqy. C’est elle qui va au bâton, qui fait les points de presse, qui pose les questions au premier ministre.

Qu’on le veuille ou non, on a l’impression que c’est elle, la cheffe. Et elle performe, mieux, elle brille. Solide communicatrice, elle a aussi le don de bien équilibrer ses interventions entre attaques et propositions.

On entend parfois dans les couloirs qu’elle travaille plus pour elle que pour son parti. Mais à la fin de la journée, c’est certainement gagnant-gagnant pour le PLQ. Marwah Rizqy est certainement parmi les figures libérales les plus populaires, et cela rejaillit inévitablement sur son parti.

Le difficile atterrissage d’Ottawa vers Québec

Pablo Rodriguez et une bonne partie de son entourage arrivent du fédéral.

Les élus et les employés politiques qui ont vu les deux réalités des collines parlementaires d’Ottawa versus Québec vous le diront : Québec est plus intense. Les journalistes ont plus d’accès et ils sont plus insistants à obtenir des réponses claires, l’imputabilité est plus directe, le rythme est très soutenu.

Faites seulement l’exercice d’écouter une période de questions à la Chambre des communes et une période de questions à l’Assemblée nationale. On voit immédiatement une énorme différence. Jamais un ministre québécois ne pourrait répondre « Nous allons continuer de travailler pour la classe moyenne pour le bien du Québec » à une question spécifique. Les ministres doivent répondre et s’ils ne le font pas au salon bleu, les journalistes parlementaires prendront le relais.

Tout le monde surveille les sondages

Le Parti québécois trône à la tête des sondages depuis un bon moment déjà, ayant ainsi réussi à être le principal bénéficiaire de la descente de la CAQ.

On remarque un retour de la dynamique des «vieux partis» et un déplacement du débat politique vers l’axe souveraineté et fédéralisme. La montée du PQ était une occasion pour le Parti libéral qui semblait un peu perdu face à un adversaire comme la CAQ, nationaliste et économique.

Mais avec le PQ en face de lui, le PLQ retrouve ses aises.

Cela dit, les libéraux ne sont pas premiers dans les sondages, et ce malgré une grande insécurité économique ambiante. Et ce malgré que le libéral fédéral Mark Carney soit populaire au Québec. Le PLQ ne devrait-il pas performer davantage ?

Toutes des questions que les libéraux vont finir par se poser. Nous verrons évidemment comment performe Pablo Rodriguez quand il aura véritablement démarré. Rodriguez doit encore démontrer qu’il est capable de reconnecter avec l’électorat francophone et avec les régions. Il doit aussi prouver qu’il a une vision plus achevée que les lignes de communication qu’il nous sert depuis la course à la direction. Il a encore un peu de temps.

Mais si quelqu’un quelque part se sent malcommode, il pourrait y avoir un sondage d’intention de vote en testant les résultats du PLQ si Marwah Rizqy en était cheffe. Ce serait intéressant de voir si elle va chercher davantage ! Et ÇA, ça pourrait provoquer la bisbille !

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