Le Parti libéral du Québec (PLQ) refuse d’appuyer le candidat du premier ministre François Legault au poste de Vérificateur général du Québec (VGQ), le sous-ministre adjoint au ministère des Transports, Jean Villeneuve. Les libéraux y voient un risque d’«apparence de conflit d’intérêts qui pourrait nuire à la fonction».
«Parce que la personne, peu importe ses qualités, son honnêteté, elle aurait à auditer, à enquêter, à vérifier essentiellement son propre bilan et celui de ses collègues. On sait très bien que la personne dont le nom nous a été soumis ne travaille pas en silo. Il est au courant de plusieurs mandats, plusieurs dossiers. Il parle à des collègues, pas juste au sein de son propre ministère, mais auprès d'autres ministères», a expliqué la leader libérale, Michelle Setlakwe, en point de presse à l’Assemblée nationale mercredi.
Dans une lettre adressée au premier ministre, la chef parlementaire libérale, Marwah Rizqy, indique que plusieurs personnes qui ont occupé ce poste, «autant messieurs Guy Breton et Renaud Lachance que madame Guylaine Leclerc n’occupaient pas, au moment de leur nomination, un poste de haute direction dans la fonction publique».
«En fait, au cours des cinquante dernières années, aucune nomination ne provenait directement de la fonction publique québécoise», écrit-elle.
Le PLQ indique également qu’une réflexion doit être faite pour «instaurer une période tampon avant une telle nomination pour toute personne occupant ou ayant occupé un poste de haut fonctionnaire ou haut dirigeant au sein du gouvernement du Québec, de l’un de ses organismes ou de ses sociétés d’État».
Le candidat au poste de vérificateur général est proposé par le premier ministre et doit être approuvé par les deux tiers des membres de l'Assemblée nationale.
«La recherche de l’unanimité devrait vous guider compte tenu de l’importance de la fonction», écrit toutefois Marwah Rizqy dans sa lettre.
«Nous prenons acte de la position du Parti libéral. À noter toutefois que le 4 juin 2025, le Parti libéral nous avait signifié son accord pour la candidature que nous avions soumise. Ce processus, amorcé le 30 avril dernier, suit son cours. Nous allons soumettre à l’Assemblée nationale une candidature au poste de Vérificateur général du Québec. Nos discussions avec les oppositions se poursuivront», a indiqué le cabinet du premier ministre dans une déclaration écrire transmise à La Presse Canadienne.
Le vérificateur général a pour mission d'effectuer «un contrôle parlementaire sur la gestion et l'usage des fonds et autres biens publics confiés aux ministères, aux organismes publics et aux entreprises du gouvernement du Québec», indique-t-on sur le site de l'Assemblée nationale.
Son mandat est de dix ans et il ne peut pas être renouvelé.
C’est l’ancienne vérificatrice générale Guylaine Leclerc qui a révélé les dépassements de coût de près de 500 millions $ pour le programme SAAQclic.
Elle a quitté son poste le 15 mars dernier.
