Chroniques

Élections municipales: allez-vous voter?

Depuis quelques années, l’intérêt des Québécoises et des Québécois pour ces élections est en baisse.

Mis à jour

Publié

(Montage Noovo Info et La Presse canadienne)

Le 2 novembre prochain, tous les électeurs du Québec seront appelés aux urnes.

 Ils auront à choisir des femmes et des hommes qui gouverneront leur quotidien et qui, ensemble, auront à gérer des budgets de plus de 15 milliards de dollars, des milliards de dollars en infrastructures, plus de 111 000 employés municipaux et une panoplie de règlements, de politiques locales et d’enjeux de proximité.

Un désintérêt qui inquiète

Depuis quelques années, l’intérêt des Québécoises et des Québécois pour ces élections est en baisse. En effet, durant les vingt dernières années, le taux de participation le plus haut observé était en 2013 à 47 %, alors que lors des élections de 2005, 2009 et 2017, le taux de participation était de 44 %. Cependant, en 2021, il a baissé drastiquement à 37 %, ce qui a même entraîné une sortie publique du Directeur général des élections soulevant des inquiétudes importantes à ce sujet.

À VOIR ÉGALEMENT | Élections municipales: plusieurs courses à suivre

Cette baisse de l’intérêt est préoccupante puisqu’elle diminue lentement la légitimité de nos institutions municipales. Alors que les taux de participation dans les années 1990 étaient stables autour de 50 %, la baisse des deux dernières décennies doit être adressée, et il est de la responsabilité de tous ceux qui seront candidats et candidates à cette nouvelle élection de susciter notre intérêt.

Mais la recette utilisée ne sera pas la même partout.

Le modèle Fournier et la relève

S’il y a une élue municipale qui a réussi à connecter avec la population, c’est la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier. Active sur l’habitation, les infrastructures ou l’intimidation envers les élus, elle s’est imposée comme une voix forte du monde municipal. Certes, certaines annonces ont eu moins d’impact, mais son style direct et sa présence médiatique l’ont distinguée.

Elle n’est pas la seule à s’être démarquée. Le maire de Laval, Stéphane Boyer, et la mairesse de Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, sont d’autres beaux exemples de cette nouvelle génération d’élus. Ils sont plus jeunes, ils osent, ils communiquent de façon très efficace à travers les médias traditionnels, mais aussi les médias sociaux, et ils sont très bons pour se coller aux préoccupations réelles de leurs concitoyens tout en inspirant confiance. À Montréal, Soraya Martinez Ferrada et Luc Rabouin tenteront, à leur tour, de se coller à ce modèle.

Le retour des vétérans

Il y a aussi le cas des villes où des gens de grande expérience, ayant eu une longue carrière dans d’autres paliers ou dans d’autres villes, tentent de se faire élire. À Québec, l’ex-ministre Sam Hamad affrontera Bruno Marchand. À Lévis, Steven Blaney veut succéder à Gilles Lehouillier, tandis qu’à Saguenay, Andrée Laforest se lance dans la course. Même chose en Mauricie, où Yves Lévesque, ancien maire de Trois-Rivières, fait son retour à Shawinigan.

Il sera intéressant de voir comment les gens vont percevoir les candidatures de ces gens qui sont en politique depuis très longtemps. Plusieurs dénoncent le fait que ce sont des « boomers qui s’accrochent », mais pour d’autres, l’expérience à d’autres niveaux sera rassurante. Quoi qu’il en soit, elles et ils devront cependant démontrer leur capacité à se rapprocher des préoccupations quotidiennes du niveau municipal et moderniser leur façon de communiquer pour espérer battre leurs opposants.

Transformer la satisfaction en votes

Une chose peut nous rassurer. Depuis de nombreuses années, la popularité du monde municipal est une vingtaine de points plus élevée que le niveau provincial et fédéral. Le défi sera maintenant de trouver des façons de transformer le taux de satisfaction en vote. Porte-à-porte, réseaux sociaux, cafés-rencontres, événements de toutes sortes, quel que soit le profil, les 45 prochains jours seront dédiés à nous séduire aux quatre coins du Québec. Le 2 novembre, la balle sera dans notre camp. Irez-vous voter?

Pour recevoir toutes les chroniques de Victor Henriquez, abonnez-vous à notre infolettre, Les débatteurs du samedi.