Un homme accusé dans un contexte de violence conjugale pourra retirer son bracelet antirapprochement dans le cadre de son séjour en Floride, a tranché la Cour du Québec. Une décision loin de faire l’unanimité.
L’homme de 49 ans résident à Bécancour, au Centre-du-Québec, a été accusé de harcèlement criminel pour des gestes qu’il aurait commis entre août 2024 et mars 2025.
Remis en liberté pour le reste des procédures judiciaires, l’homme a dû se faire installer un bracelet antirapprochement en septembre dans le cadre de sa libération conditionnelle.
Lors de cette période, il serait tout de même entré en contact avec la plaignante à quatre reprises, et ce, malgré les interdictions de la cour et aurait enfreint une autre condition, soit celle de posséder une arme à feu.
Le 14 novembre, le juge Jacques Trudel de la Cour du Québec a accepté qu’on retire le bracelet antirapprochement afin que l’accusé passe trois mois aux États-Unis. Le tout a été dénoncé par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
La porte-parole de l’organisme Louis Riendeau affirme que la nouvelle découragera plusieurs victimes. «Elles vont penser qu’on ne prend pas au sérieux les accusations de violence conjugale. On permet à un contrevenant en attente d’un procès d’aller se la couler douce aux États-Unis», a-t-il dit.
Or, cette décision du juge peut être expliquée, selon la directrice générale du CAVACS du Centre-du-Québec, Marilie Cormier Gaudet.
«Au Canada, comme vous le savez, un accusé est innocent jusqu’à preuve du contraire. Les conditions qui lui sont imposées doivent être les moins restrictives possible. Donc, empêcher quelqu’un de quitter le pays, c’est une condition extrême», a-t-elle expliqué.
Un bracelet antirapprochement sera réinstallé à l’accusé lors de son retour au pays.
À voir dans la vidéo.

