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Selon l’opposition à l’hôtel de ville, cette situation est inacceptable parce qu’elle devrait, en tant qu’élue, être en mesure de faire face à la musique. «Je considère qu’en fermant une page, on est en train d’insulter la population. On ne peut pas créer une chambre d’échos, "je suis belle et il n’y a personne qui est mieux que moi". Si elle veut écouter ça, qu’elle reste avec les gens de Projet Montréal autour d’elle», pense Aref Salem, chef de l’Opposition officielle à la Ville de Montréal.
Pour lui, il est aussi nécessaire que tous les contribuables puissent identifier Mme Plante sur Instagram ou Facebook. «Parfois les gens émettent des idées et veulent les partager avec la mairesse. Après tout c’est la mairesse de la Ville de Montréal. Il y a beaucoup de gens qui l’ont élue, mais beaucoup qui ne l’ont pas élue», continue-t-il.
En réaction, le cabinet de la mairesse a indiqué à Novo Info avoir limité les options de réponse en commentaires sous ses publications sur X afin de «limiter les propos discriminatoires, violents, racistes, harcelants, haineux, homophobes, irrespectueux, sexistes et diffamatoires que l’on retrouve malheureusement sur la plateforme».
L'équipe de Valérie Plante souligne que l'ensemble des plateformes numériques de la mairesse sont «des lieux de discussion» et qu'il est «essentiel que le ton des échanges demeure respectueux».
Aref Salem fait aussi remarquer que les citoyens qui veulent s’adresser à l’administration pendant les séances publiques du conseil de ville ne disposent que d’une minute trente, ce qui est parfois insuffisant pour exprimer une critique ou «sa colère».
Pour le stratège en relations publiques et gouvernementales, Victor Henriquez, la nouvelle façon de faire de Valérie Plante est justifiable. Selon lui, elle a le droit de se protéger contre les mauvais commentaires ou les insultes.
«Malheureusement on est confronté chez les élus à des choix difficiles. Ça fait longtemps qu’on en parle de violence envers les élus, de violence verbale, de commentaires acrimonieux. D’une certaine façon on peut difficilement reprocher à Valérie Plante se protéger contre des commentaires qui trop souvent sont allés au-delà des limites» affirme-t-il.
Dans la rue, les gens que Noovo Info a rencontrés trouvent la question difficile. Une jeune femme de 24 ans dit comprendre la volonté de Valérie Plante de se protéger, mais «ça enlève une tribune pour les citoyens qui veulent se prononcer sur ce qu’elle publie» poursuit-elle.
Un homme comprend cependant que la première magistrate bloque les commentaires sur X. «Je pense que c’est un peu normal vu le public qu’il y a là-dedans», exprime-t-il.
Sa conjointe, interrogée par Noovo Info, n’est pas d’accord. «Certains commentaires peuvent être constructifs, parfois c’est pertinent et c’est aussi le seul moyen par lequel on a accès aux politiciens», dit-elle en ajoutant que pour elle c’est plus simple de donner son avis sur les réseaux sociaux, plutôt que de se rendre à l’hôtel de ville.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.