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Antoine Simard, Élisabeth Leclerc et Édouard Parent sont accusés d’avoir tué et blessé des centaines de chiens au fil des ans. La liste de sévices subis par les chiens est considérable, alors que Lucas Lepage, qui a travaillé pour l’entreprise entre 2013 et 2016, a longuement détaillé les mauvais traitements administrés par les trois anciens responsables.
Voyez le compte-rendu de Laurence Royer dans la vidéo liée à l'article.
L’ex-employé œuvrait à titre de vétérinaire malgré qu’il n’ait aucune formation en soins pour les animaux. Les chiens n’allaient donc jamais chez le vétérinaire.
M. Lepage a admis avoir déjà donné de la nourriture avariée et remplie d’asticots et de vers aux chiens. Certains chiens ont même eu l’estomac perforé puisque leur nourriture comportait des morceaux d’os.
L’établissement ne comptait sur aucune pharmacie, et des médicaments et vaccins périmés étaient administrés aux animaux. Pour économiser de l’argent, ceux-ci recevaient des vermifuges pour bovins.
Dans son témoignage, M. Lepage a soutenu que les trois anciens responsables d’Expédition Mi-Loup opéraient un chenil «qui se gérait par la violence». Il avoue avoir lui-même dû tuer moins une cinquantaine de chiots «de ses propres mains». Mais ce triste bilan pourrait n’être que la pointe de l’iceberg, selon lui.
Les naissances n’étaient pas contrôlées chez Expédition Mi-Loup. Pour tuer les chiots «en trop», les employés les mettaient notamment dans des congélateurs, afin qu’ils meurent de froid. Aux dires de M. Lepage, ce sordide procédé survenait de deux à trois fois par mois.
Cette façon de faire était loin d’être rapide, alors que les chiots mouraient parfois en quatre ou cinq heures. Ceux-ci étaient pourtant en parfaite santé.
«Ils ne sont simplement pas nés à un moment où on avait besoin d’eux. Ça parait bien pour l’entreprise, pour les photos, de toujours avoir des chiots», résume M. Lepage.
Selon l’ex-employé, environ 12 portées sur 15 devaient mourir de cette façon chaque année.
Aucune action n’était pourtant posée pour séparer les femelles en chaleur des autres chiens, alors que l’entreprise avait «besoin d’elles pour faire des sorties en traineau pour faire de l’argent».
Les chiots n’étaient toutefois pas les seuls à être tués. «On tuait aussi les chiens qui tirent moins, qui sont trop bagarreurs, qui sont moches, qui sont trop vieux. Les chiens étaient gazés : on appelait ça la ‘’boite’’», indique M. Lepage.
Cette installation consistait en une grosse boîte de plastique dans laquelle pouvaient s’entasser deux ou trois chiens. Un tube reliait celle-ci à une bombonne de gaz. Selon M. Lepage, de 10 à 15 chiens mourraient de cette façon par année.
Les chiennes enceintes étaient parfois forcées de travailler quelques heures avant de mettre bas. «C’est aussi arrivé qu’elles mettent bas et moins d’une semaine après, si on avait besoin d’elle sur un attelage, elle retournait courir», témoigne M. Lepage.