Les campements, les tentes et les abris de fortune sont de plus en plus présents de nos villes. La crise de l'itinérance frappe désormais durement les banlieues. Pour comprendre la réalité sur le terrain, Noovo Info a rencontré un itinérant sur la Rive-Sud de Montréal.
L'homme vit depuis huit mois dans la rue. Après un épisode de dégât d'eau, des rénovations ont été fait dans son appartement. Et par la suite, le loyer a été augmenté. Mais, les recherches pour un nouveau logement abordable n'ont pas été concluantes.
«C’était vraiment trop cher. On [son ex et lui-même] n’avait jamais retrouvé un logement ayant le droit aux chiens», a-t-il raconté à Noovo Info. «La première nuit, on a dormi à terre, sur une couverte. Après ça, on s’est pris une tente.»
«J’étais tellement gêné la première fois que j’ai dormi dans une tente. Qu’est-ce que ma fille va me dire? Qu’est-ce qu’elle va penser de son père? Pour de vrai, ç'a passé. À cette heure, je m’en criss de dire que je suis à la rue. C’est ma survie qui compte»
Quand on habite dans la rue, on doit s'adapter à certaines réalités. Les itinérants ne peuvent pas, par exemple, s'installer dans les chemins.
«La police est venue dans les parcs, nous réveiller à 2h-3h du matin pour nous faire changer de place. On a démonté la tente avec les deux chiens pour aller ailleurs et que personne ne peut nous voir», a raconté l'homme à Noovo Info. «Faut pas qu’on paraisse.»
«Tu vis au jour le jour. Tu ne sais jamais ce qu’il va arriver, ce qu’il va te manquer ou ce que tu vas avoir. […] C’est toute une job être dans la rue.»
Malgré les difficultés pour s'approvisionner en eau et en électricité, cet homme se dit reconnaissant de toute l'aide qu'il reçoit.
«C’est beaucoup d’adaptation [...] Se sortir de la rue, ce n’est pas facile, a-t-il ajouté. Le fait d’être dans la rue, ça m’a fait voir un autre côté des humains. Beaucoup de monde m’ont aidé.»
Actuellement, l'homme interrogé par Noovo Info souhaite tout simplement survivre.
Voyez le reportage d'Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo.
