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Épuisées et désespérées, les intervenantes tiennent à bout de bras le refuge du quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, faute de ressources. La situation est catastrophique, si bien que des personnes en situation de précarité dorment depuis un mois sur des chaises en raison d’un manque de lits.
«On se demande ce qui se passe», se questionne Michelle Patenaude, directrice générale du CAP St-Barnabé. «Qu’est-ce qu’on vit?»
Mme Patenaude raconte qu’il n’y avait qu’une cinquantaine de personnes à l’intérieur du refuge lors de son ouverture, mais plus le temps passait, plus l’établissement se remplissait.
Les intervenantes ont donc été dans l’obligation d’ouvrir une halte de répit, surnommée le «débordement du débordement». Dans cette aire, des personnes dans le besoin attendent qu’un cubicule se libère. Un cubicule est composé d’un lit, d’une chaise et d’une table afin de pouvoir ranger ses effets personnels.
Arrivée au refuge depuis trois semaines, Nancy Plante, une résidente, mentionne qu’il n’y a qu’une seule douche pour les femmes dans l’établissement.
«Les femmes n’ont aucune intimité la nuit.»
Catherine Lesage, directrice des services cliniques et d'hébergements du refuge, a confié à Noovo Info qu’elle se sent impuissante de ne pas pouvoir venir en aide à ces personnes. «On essaie d’aider, mais on n’a pas de ressources à leur offrir. C’est difficile.»
L’établissement craint d’ailleurs d’être relocalisé par la Ville de Montréal. Mme Patenaude souhaite pour sa part que la Ville cède les actifs afin de pouvoir «développer des services et ne pas être uniquement en état d’urgence».
Mme Lesage souhaite quant à elle un «un lieu adapté», «plus digne» et où les résidents «peuvent rentrer et se sentir chez eux».
Dans une réponse écrite, Robert Beaudry, l’élu responsable de l’itinérance à la Ville de Montréal a expliqué à Noovo Info que le bâtiment «nécessite plusieurs travaux». «Une rencontre est prévue prochainement avec l’organisme et leur demande sera évaluée rapidement», indique-t-on.
Le député de Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, estime que le dossier du CAP St-Barnabé est un «projet pertinent» qui mérite des subventions. Le député solidaire demande au gouvernement de la CAQ de venir en aide au refuge.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.