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Un commerce inquiétant, particulièrement en temps de guerre, dénoncent des experts.
Ces sites opèrent en toute légalité depuis plusieurs années. On peut y retrouver plus de 500 femmes originaires des pays d'Europe de l'Est, dont l'Ukraine, qui veulent rencontrer des hommes à l'international.
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«Après le début de la guerre, on n’avait presque plus d’inscriptions de femmes, parce que les femmes sous les bombardements pensent à autre chose qu’à rencontrer un homme. Par contre, nous avons un double ou un triple intérêt de la part des hommes — on a beaucoup plus d’inscriptions. Certains hommes [se proposent] aussi parce qu’ils veulent proposer de l’aide», explique Dimitri Berezniakov, le fondateur du site de rencontre Ukreine.com.
Certains sites de rencontre, dont Ukreine.com, ont créé une section pour aider ces femmes fuyant la guerre en Ukraine. Ils proposent de mettre en contact gratuitement des clients de leur site avec des femmes ukrainiennes.
Dans un contexte de guerre, ces propositions soulèvent quelques interrogations.
«Je trouve cela inquiétant pour ces femmes ukrainiennes dont on connaît la situation de crise actuelle en Ukraine. Est-ce que ces femmes pourraient être tentées de faire n’importe quoi pour quitter l’Ukraine, donc se placent dans une situation de vulnérabilité?» se demande l’avocat Stéphane Handfield, spécialisé en droit de l’immigration.
Pour «sauver leur peau», ces femmes sont prêtes à risquer le tout pour le tout. Plusieurs choix s’offrent à elles, comme l’explique France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.
«Des inconnus, des étrangers vont nous offrir de nous aider et on va devant le choix: je tente le coup, je fais confiance à quelqu’un que je ne connais pas, ou je reste pris sur place et je sais pas trop ce qui va m’arriver aussi», dit-elle.
M. Berezniakov est conscient que de mettre des gens en contact avec des femmes en Ukraine n’est pas sans risque. «Un homme a pris le contact d’une femme. Il était en contact direct, il l’a invitée en France et puis il l’a guidée en disant : "Tu vas là-bas, puis là-bas." Puis, elle a disparu et s’est retrouvée en Roumanie au milieu de nulle part», a raconté le fondateur du site de rencontre Ukreine.
Il explique d’ailleurs que, depuis cet incident, les gestionnaires du site référent leurs clients à une autre plateforme, Ukraine Take Shelter, qui vérifie l’identité des hommes souhaitant aider ou héberger les Ukrainiennes.
Me Handfield, du cabinet Handfield et Associés, Avocats, rappelle qu’il n’est pas si simple de faire venir quelqu’un au Canada. Cette tâche se complexifie davantage si le principal intéressé de citoyenneté canadienne veut faire venir sa douce ukrainienne au pays. En effet, il y a des procédures d’immigration à respecter.
«Cette personne doit obtenir un visa de visiteur. Et d’autre part, l’agent va vouloir s’assurer que c’est une véritable relation, soit une relation de bonne foi. Il faut s’assurer que le citoyen canadien est en amour avec cette femme et que cette femme veut également vivre avec monsieur. Mais, il y a une limite à ce qu’un agent d’immigration peut faire», soutient Me Handfield.
Voyez le reportage de notre journaliste Phil Couture dans la vidéo.