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Plus d’une semaine après avoir publié une lettre ouverte dans Le Soleil, dénonçant les mauvaises conditions de travail, Mme Boily-Grant a confié à Noovo Info qu’il était crucial de montrer à la population que «quelque chose se passe».
Lors d’un long entretien mardi, l’intervenante à la DPJ du CISSS de Chaudière-Appalaches a rapporté que près de 500 enfants sont toujours en attente de services à l’application des mesures ou pour être évalués. Cette situation précaire a un impact direct sur les intervenants, qui se questionnent si les enfants sont en sécurité chez eux, soutient Mme Boily-Grant.
«Je pars chez nous en espérant qu’il n’y aura pas un autre épisode de violence conjugale, que la mère ne consommera pas ou que la grand-mère va vraiment être là toute la nuit et qu’elle ne m’a pas menti», a-t-elle raconté.
Les intervenants se disent conscients qu’il n’y a pas de solution miracle afin de régler la situation, qui est malheureusement sur pause depuis un long moment. «On l’aurait prise sinon quand la fillette de Granby est décédée», a déploré Mme Boily-Grant.
De son côté, Xavier Landry montre du doigt le manque d’expérience des employés au sein de la DPJ depuis la réforme Barrette, qui a entraîné la fusion des établissements de santé le 1er avril 2015.
«Il y a 15 ans, on pouvait compter sur des travailleurs sociaux d’expérience. Depuis la fusion, ces gens ont tous quitté», a critiqué le spécialiste en activités clinique à la DPJ du CISSS du Chaudière-Appalaches.
À la suite de la publication de la lettre ouverte, Mme Boily-Grant dit avoir reçu des réactions positives de la part de la directrice de la protection de la jeunesse du CISSS de Chaudière-Appalaches, Caroline Brown.
«Elle nous soutient et nous a dit que notre démarche est louable», a ajouté Mme Boily-Grant.
Malgré les conditions de travail difficiles et la situation précaire, les intervenantes à la DPJ ne quittent pas le navire. Pourquoi?
«Notre travail est extrêmement précieux et peut faire la différence. On ne parle pas assez de nous», a répliqué Mme Boily-Grant.
Bien que les faux pas de la DPJ sont souvent rapportés dans les médias, l’intervenante tient à montrer qu’il peut également y avoir de belles histoires.
Il y a 15 ans, Mme Boily-Grant raconte avoir accompagné un jeune garçon. Et récemment, ce même garçon lui a envoyé une photo de son bébé et lui a demandé d’assister à son baptême.
«Si vous saviez le «sentiment que j’ai eu lorsqu’il m’a dit: "tu as fait la différence".»
Voyez le reportage de Lisa-Marie Blais dans la vidéo.