Les scarabées japonais sont nombreux cet été en raison des périodes de grande chaleur et d’humidité. Après deux années plutôt tranquilles au vignoble, le Cep d’argent, à Magog, les producteurs ont été forcés d’utiliser de l’insecticide pour se débarrasser de ces visiteurs indésirables.
Les scarabées s’étaient installées dans les vignes au point où le choix était entre «(l’insecticide) ou le fait que l’insecte mange le feuillage … c’est le dernier ressort», soutient le copropriétaire du vignoble, François Scieur.
Le scarabée japonais est arrivé en Amérique du Nord (sans surprise) du Japon il y a plusieurs décennies. Aujourd’hui, il arrive des États-Unis, explique le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de l’Estrie, Michel Brien.
«C’est pour ça que nos producteurs près des frontières vont effectivement avoir plus de dommages causés par cet insecte», ajoute M. Brien.
Ces dommages seront différents selon le type de production agroalimentaire. Au vignoble de M. Scieur, les insectes mangent le feuillage, interrompant ainsi la photosynthèse, puis empêchent le mûrissement des raisins.
Heureusement, peu de producteurs ont été touchés d’une telle façon dans la région. Le recours aux produits chimiques est donc plutôt rare. Au Verger le Gros Pierre, le copropriétaire, Gaétan Gilbert, a déjà utilisé ces produits lors d’infestation il y a quelques années. Mais cette saison, jusqu’à maintenant, la présence des scarabées japonais est plutôt isolée dans certaines parties de son verger.
M. Gilbert en a retrouvé principalement sur des vignes, et dans quelques pommiers et bleuetiers , mais «pas pour qu’on intervienne», explique-t-il.
Pourquoi ne pas prévenir à l’aide d’insecticide? «On aime mieux sacrifier 60 pommiers sur les 10 000 pommiers que de faire un traitement», ajoute M. Gilbert.
Un parasite utile
Peu de trucs fonctionnent pour éloigner ces insectes, particulièrement pour les producteurs qui doivent gérer plusieurs acres de terrain. Heureusement, le scarabée japonais a un prédateur naturel. Il s’agit de la mouche Tachinidae, un parasite qui laisse des œufs blancs sur la tête des scarabées.
Peu de temps après la ponte de la mouche, la larve pénètre à l’intérieur du scarabée pour se nourrir.
M. Brien souhaite que dans l’avenir cette mouche puisse permettre aux producteurs d’éviter l’utilisation de pesticides et d’insecticide.
«En réalité, ce n’est pas toujours justifiable d’utiliser des pesticides», avance-t-il.
