Les groupes extrémistes sont de plus en plus autonomes, ce qui complique leur surveillance, mais des experts affirment que les arrestations de mardi prouvent que les services de renseignement ne sont pas impuissants.
L’ex-lieutenant-colonel, Rémi Landry, assure que l'extrémisme violent est pris très au sérieux par l'armée, mais il pense que les compressions budgétaires des dernières années ont laissé des traces.
«Depuis plusieurs années, les Forces armées canadiennes vivent à l'intérieur de restrictions budgétaires qui, éventuellement, rendent la vie des militaires un peu plus difficile. Certains militaires, dépendant leur statut au sein des forces, semblent être plus enclins à se radicaliser», indique M. Landry en entrevue avec Noovo Info.
Bien entendu, les réseaux sociaux servent aux militants à se reconnaître entre eux et à se parler, mais il y a d'autres endroits où se forgent des connivences.
«Il y a plusieurs réseaux de groupes d'extrême droite actuellement qui se prépare activement à une lutte ou à potentiellement une guerre. Il y a des clubs de boxe, des clubs de MMA, il y a une glorification de la violence, de la masculinité, du contact, du combat», explique Mathieu Colin, chercheur à la Chaire en radicalisation et extrémisme violent de l’Université de Sherbrooke.
Selon lui, le phénomène de l'extrémisme concerne majoritairement des jeunes hommes et les quatre suspects arrêtés mardi remplissent plusieurs critères que les groupes extrémistes recherchent.
«Ce sont en fait de formidables recrues en termes opérationnels, ce sont des gens qui savent manier des armes, ce sont des gens qui savent manier des explosifs, comme les vétérans par exemple, qui sont particulièrement à risque», dit-il.
Il explique que les vétérans ont parfois du mal à retrouver une vie sociale après leur vie militaire et les groupes extrémistes profitent souvent de ces profils fragilisés pour les recruter.
Voyez le reportage de Mathieu Boivin dans la vidéo.
