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L’information d’abord rapportée par La Presse a été confirmée par La Presse Canadienne par une source libérale fédérale qui a requis l'anonymat, car elle n'était pas autorisée à parler du dossier.
M. Rodriguez va démissionner de son poste de ministre cette semaine pour se concentrer sur la chefferie.
Voyez le reportage de Jean-François Poudrier et l'intervention de Victor Henriquez au bulletin de Noovo Info 12 dans la vidéo ci-contre.
Des rumeurs persistantes avaient fait état de son intérêt pour le poste au cours du mois d’août. Il a visiblement choisi d’attendre que la partielle dans LaSalle–Émard–Verdun, que les libéraux ont perdue au profit du Bloc québécois, soit passée pour officialiser sa décision.
Il s'agit d'un autre coup dur pour le premier ministre Justin Trudeau qui, malmené dans les sondages, perd l'un de ses ténors au lendemain de la défaite du PLC dans la circonscription.
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M. Rodriguez rejoint ainsi l'ex-maire de Montréal et ministre fédéral Denis Coderre, le député provincial Frédéric Beauchemin, l'ancien PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec Charles Milliard et l’avocat fiscaliste Marc Bélanger. dans la course à la chefferie du PLQ.
Avant même de se lancer dans la course, Pablo Rodriguez avait reçu l’appui de la députée libérale provinciale, Désirée McGraw.
M. Rodriguez a été député du Parti libéral du Canada (PLC) de 2004 à 2011, avant d’être réélu en 2015. Au cours de ses années au sein du parti, il a notamment été ministre du Patrimoine canadien, leader du gouvernement à la Chambre des communes et whip en chef du gouvernement, en plus d'avoir été le lieutenant de Justin Trudeau au Québec.
Le ministre de l'Approvisionnement et député de la circonscription de Québec, Jean-Yves Duclos, ne pouvait cacher que le départ de M. Rodriguez crée un «vide».
«Que ce soit aujourd'hui, demain ou avant-hier, ce n'est pas vraiment important, a dit M. Duclos. Le fait, c'est qu'il laisse un héritage magnifique pour la région de Québec, un appui extraordinaire pour les acteurs de ma circonscription.»
Selon lui, la décision de M. Rodriguez était prise depuis «quelque temps» et elle était bien «mûrie».
Le président du caucus du Québec chez les libéraux fédéraux, Stéphane Lauzon, a abondé dans le même sens.
Le député a tout de même exprimé sa déception, partagée par d'autres élus libéraux qui ont parlé aux journalistes en se rendant à la réunion hebdomadaire de leur caucus sur la colline parlementaire à Ottawa.
«Effectivement, c'est une grosse perte pour le caucus du Québec», a dit M. Lauzon, qui représente les électeurs d'Argenteuil—La Petite-Nation, en Outaouais.
Sa collègue Sophie Chatel est du même avis, elle qui dit s'être lancée en politique notamment grâce à M. Rodriguez. «C'est sûr qu'on perd un membre important de notre caucus, mais quand on voit pourquoi il va aller changer ses fonctions et représenter le Parti libéral du Québec, évidemment qu'on a beaucoup d'admiration et d'appui pour lui», a dit la députée de Pontiac.
La ministre des Anciens combattants, Ginette Petitpas Taylor, a aussi avoué être «déçue» de voir M. Rodriguez partir.
La coprésidente de la prochaine campagne des libéraux, la ministre Soraya Martinez Ferrada, estime que le ministre démissionnaire a été pour elle un «mentor au niveau de la stratégie politique»
«C’est une machine politique, Pablo.» Mme Soraya Martinez dément que M. Rodriguez puisse avoir décidé de quitter un navire qui commence à prendre l'eau. Elle a noté que le PLQ n'est pas en très bonne posture à l'heure actuelle.
«Il va aller reconstruire quelque chose qui est, quoi, en quatrième, cinquième (place). Je veux dire, ce n’est pas par opportunisme qu’il s’en va faire ça», a-t-elle conclu.
Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, a affirmé que M. Rodriguez «ne s’en va pas s’asseoir dans son sofa, chez lui, sur le bord du poêle». «Il s’en va relever un défi important et, pour ça, on ne peut que lui être reconnaissant», a dit le député de Laurier—Sainte-Marie.
Ce départ s'ajoute au fait que plusieurs députés libéraux ont annoncé qu'ils ne se représenteraient pas aux prochaines élections qui pourraient être déclenchées au cours des prochains mois.
Les troupes de Justin Trudeau doivent aussi composer avec la perte de leur directeur de campagne, Jeremy Broadhurst.
Le premier ministre fédéral a refusé de répondre aux questions des journalistes à plusieurs occasions au cours de la journée de mercredi.
M. Rodriguez a pour sa part semblé emprunter des couloirs du parlement qui lui évitaient de tomber sur des représentants de la presse faisant le pied de grue.
L’arrivée de M. Rodriguez dans la course survient alors que le PLQ tente de regagner son titre de parti de l’économie en prônant la rigueur budgétaire face au gouvernement de la Coalition avenir Québec, dont le dernier budget prévoit un déficit de 11 milliards $.
Les libéraux provinciaux veulent aussi prendre leurs distances du Parti libéral du Canada (PLC) qui a accumulé d'importants déficits dans les dernières années et qui s’est ingéré dans les champs de compétences du Québec.
Un autre candidat dans la course, le député provincial de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin – qui veut se positionner comme le candidat de la «saine gestion des finances publiques» – croit que le ministre fédéral devra répondre du bilan du gouvernement Trudeau.
«Je ne suis pas en accord avec sa feuille de route au niveau de la gestion des finances publiques, au niveau de l'invasion des champs de compétence du Québec et la vision économique de ce gouvernement-là. (...) On est opposés là-dessus, c’est certain. Ça va faire un bon débat d’idées», a-t-il dit en mêlée de presse à l’Assemblée nationale mercredi.
M. Beauchemin a tenté, sans succès, de se faire élire sous la bannière du PLC en 2019.
«J’ai hâte d’entendre comment il pourra incarner le renouveau dont le PLQ a besoin. Souhaitons aussi qu’il pourra se consacrer à temps plein à cette tâche importante, le plus grand parti politique de l’histoire du Québec le vaut bien», a affirmé Charles Milliard, un autre aspirant chef, dans une déclaration écrite.
Lors du caucus des députés libéraux il y a deux semaines, M. Milliard a dit craindre que le PLQ devienne une succursale du PLC et a demandé que les candidats venant du fédéral fassent une «profession de foi envers le Québec». Rappelons que Charles Milliard a été sollicité pour se présenter dans la partielle de LaSalle–Émard–Verdun pour les libéraux de Justin Trudeau, mais il a refusé pour se concentrer sur la course à la chefferie.
Questionnée à savoir si le fait que M. Rodriguez a été ministre dans le gouvernement Trudeau serait un boulet, la députée libérale Marwah Rizqy a répondu: «Moi, ce qui m'intéresse, c'est vraiment ce qu'il a à proposer pour les Québécois. Quand on aspire à être premier ministre du Québec, c'est important de vraiment réfléchir à nos intérêts en premier.»
Pablo Rodriguez a déjà l’appui de la députée libérale provinciale Désirée McGraw. Elle ne voit pas de problème que son champion provienne du PLC. «On partage les valeurs libérales, mais on n'est pas le même parti», a-t-elle dit.
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info.