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Pablo Rodriguez prépare sa campagne à la direction du Parti libéral du Québec
«Ce n’est pas des ballounes lancées dans les airs.»
Bien qu’il refuse toujours de confirmer publiquement ses intentions quant à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, s’active en coulisses avec l’aide de proches collaborateurs en vue de faire le saut dans la course pour succéder à Dominique Anglade, a appris La Presse canadienne.
«Ils sont actifs et préparent la campagne de Pablo», a soufflé à l’oreille une source libérale provinciale qui n’était pas autorisée à parler publiquement.
Cette source a nommé quatre personnes, dont trois dans la garde rapprochée de M. Rodriguez, qui mettent largement la main à la pâte. La Presse Canadienne a décidé de ne pas les identifier puisqu’un d’eux craignait que son emploi et ceux des autres soient en péril advenant que l’information soit rendue publique.
Vérification faite, une source dans l’entourage du ministre a confirmé qu’«on se prépare». Elle mentionne notamment que M. Rodriguez a eu des conversations avec des élus libéraux pour tâter le terrain et solliciter leur appui advenant qu’il se lance. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs indiqué à La Presse Canadienne avoir discuté récemment avec lui d’une éventuelle candidature.
Une autre source a confirmé faire partie de membres de la garde rapprochée du ministre «qui ont travaillé très fort» pour le convaincre de se lancer dans la course. Et ce groupe est, «c’est vrai», à s’informer «sur les modalités en vue d’être prêts» le jour où le ministre annoncerait sa candidature.
«La démarche est sérieuse, renchérit-on. Ce n’est pas des ballounes lancées dans les airs.»
Une quatrième source, elle aussi au gouvernement fédéral, confie que des démarches ont été faites pour se renseigner sur les règles de la course et des discussions ont eu lieu avec le PLQ, une information qu’il a été possible de contre-vérifier autrement.
Sur certains éléments, «s'il décide qu'il se lance, on sait ce qu'il faut faire» et comment «guider» M. Rodriguez durant les premiers jours, nous dit la source.
Mais c’est encore à un niveau préliminaire. Il n’y a pas de plan de match du style «voici ton discours (pour la) première journée, voici les entrevues (pour la) troisième journée», illustre-t-on.
Il n’y a pas non plus de plateforme. Autrement dit, «s'il annonce demain qu'il se lance, on a des croûtes à manger».
Plonge, plonge pas?
Justement, M. Rodriguez a-t-il pris sa décision? Le principal intéressé assurait encore lundi les journalistes qui le questionnaient sur ses intentions qu’il viendrait les voir «lorsque j'ai des choses à dire».
Lors de ce point de presse à Halifax sur les lieux de la retraite du cabinet fédéral, il a répondu à La Presse Canadienne être «très confortable» de laisser planer le suspense et de s'asseoir entre deux chaises avec Québec alors qu'il côtoie ses collègues, peut-être bientôt ex-collègues, pendant trois jours.
Tout en assurant qu'il n'entend pas «faire la cassette», celui qui est aussi lieutenant politique pour le Québec de Justin Trudeau, a évité de main de maître de dire s'il attend que passe l'élection partielle dans la circonscription montréalaise de LaSalle—Émard—Verdun – un château fort que les libéraux ne peuvent se permettre de perdre – pour tirer sa révérence.
Mais, en grattant, une source libérale provinciale était catégorique: «il confirme qu’il vient à la chefferie du PLQ et je ne suis vraiment pas le seul à qui il le dit».
Du même souffle, cette personne nuance qu’il arrive qu’«à la dernière minute» des politiciens «bien sûrs et motivés» de se lancer «ont fait dans leurs culottes» et abandonné l’idée.
«Tant que ce n'est pas annoncé derrière un podium, il y a toujours une chance qu'il n'y aille pas.»
Autour de M. Rodriguez, une source a insisté que la décision n’est pas «finale» au point de dire «à 100%» il va se lancer. Une autre personne a signalé que c’est «à 90% sûr qu'il se lance».
Les libéraux provinciaux tiennent leur caucus présessionnel la semaine prochaine, à Gatineau, en Outaouais. Mardi en soirée, un événement militant est prévu. «Tous les députés devraient être là, normalement. Si Pablo veut venir...», a évoqué une source, sourire en coin, et désireuse qu’il s’y pointe.
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Or, il n’est pas prévu que M. Rodriguez soit présent. Les libéraux fédéraux du Québec seront réunis en caucus présessionnel le même jour en Estrie.
Même s’il n’est pas encore officiellement dans la course, Pablo Rodriguez jouit déjà de l’appui de la députée de Notre-Dame-de-Grâce, Désirée McGraw, qui est devenue la première élue du caucus libéral à offrir ouvertement son soutien à un candidat pressenti ou déclaré dans la course à la direction du PLQ.
La fille de M. Rodriguez ainsi que son directeur des communications, Jacques Martineau, étaient présents au congrès de la Commission jeunesse du PLQ à Montréal au début du mois d'août pour tâter le terrain.
La course se dessine
Jusqu'à présent, seuls deux candidats se sont lancés dans la course à la direction libérale qui ne débute officiellement qu'en janvier prochain, soit l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, et l'ex-président de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard.
Outre M. Rodriguez, il est attendu que le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, et le député du PLQ de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, annoncent éventuellement leur candidature.
Les libéraux parient sur cette course pour leur relance. Or, le prochain chef libéral aura fort à faire pour reconstruire son parti. Selon les derniers sondages Léger, le PLQ récolte un appui famélique d’à peine 6% chez les francophones.
Les candidats qui veulent succéder à Dominique Anglade devront également travailler d'arrache-pied pour recruter de nouveaux membres âgés de 16 à 25 ans qui ont déserté le PLQ dans les dernières années. Les membres jeunes comptent pour 33 % des votes lors d'une course au leadership.
Le nouveau chef libéral sera choisi à l'été 2025.