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Le traitement nouvellement approuvé utilise une combinaison de médicaments, le Nirmatrelvir et le Ritonavir, pour empêcher le virus qui cause la COVID-19 de se répliquer une fois qu’il a infecté un patient.
Les essais cliniques montrent qu’il est efficace à près de 90 % pour prévenir les maladies graves chez les patients à haut risque qui l’ont reçu dans les cinq premiers jours suivant l’infection
Le traitement est autorisé pour les patients adultes atteints de symptômes légers ou modérés de la COVID-19 et qui présentent un risque élevé de tomber plus gravement malades ou de décéder. «Le gros avantage de ce traitement, c’est qu’il peut être administré par voie orale, donc ce sont des comprimés qu’on prend pendant cinq jours quand on est diagnostiqué avec la COVID, de trois à cinq jours maximum après le diagnostic», explique Alain Lamarre, chercheur en immunologie et en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique, en entrevue sur les ondes de NoovoInfo.
Ne recevra pas du Paxlovid qui veut. Les patients qui seront priorisés sont les personnes immunodéprimées, les octogénaires qui ne sont pas adéquatement vaccinés, ainsi que les personnes de 60 ans et plus résidant dans des communautés mal desservies par le système de santé, notamment en milieu rural ou éloigné et dans les communautés autochtones.
«Les soignants sont habitués à faire des priorisations en fonction des personnes qui ont le plus de chances d’avoir un bénéfice important du traitement», a tenu à préciser Alain Lamarre.
Pas pour aider les gens déjà hospitalisés
L’objectif de l’utilisation du Paxlovid de Pfizer est de calmer la pression appliquée sur le système de santé. Ce médicament ne sera d’aucune utilité pour les patients déjà hospitalisés avec des atteintes graves, comme le précise le Dr Lamarre, en lien avec le décès d’une fillette de 4 ans de Québec, un peu plus tôt lundi.
«Le médicament n’a pas été testé pour les enfants», a-t-il souligné; le Paxlovid n’aurait donc pas pu aider la fillette. Le médicament n’est pas autorisé non plus chez les adolescents de moins de 18 ans. Surtout, il ne peut pas être utilisé plus de cinq jours consécutifs.
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Les stocks sont limités et les coûts sont importants : 700 $ US par cycle de traitement. On ne peut toutefois se faire d'illusions quant à l'impact qu'aura le Paxlovid. Ottawa attend 1,5 million de doses d'ici la fin de mars, mais il faut dix doses pour un traitement, ce qui se traduira donc par une possibilité de traiter 150 000 personnes. Mais pour l'instant, on n'a reçu que 30 000 traitements, dont environ 6000 pour le Québec.
Contre-indications multiples
Santé Canada émet par ailleurs plusieurs mises en garde sur l’utilisation de ce médicament.
Ainsi, les personnes souffrant de maladies du rein doivent consulter leur médecin avant de prendre du Paxlovid. Une dose plus faible pourrait être indiquée. Il est contre-indiqué pour les patients souffrant de maladies du foie, notamment l’hépatite, et ceux aux prises avec le VIH.
Le médicament présente également des risques de «sérieuses interactions» avec une longue liste d’autres médicaments.
Certains effets secondaires ont été notés au cours des essais cliniques, notamment de la diarrhée, des douleurs musculaires, des nausées, de la haute pression et des maux de tête, mais Santé Canada avertit que d’autres effets secondaires pourraient être notés à mesure que son usage s’étend.