Le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Gilles Courteau, a affirmé n’avoir jamais été mis au courant des histoires d’initiations barbares survenues dans le circuit junior à la fin des années 1990 rapportées initialement par Radio-Canada.
«Jamais il y a un joueur ou un membre d’une organisation qui m’a signifié ce genre de geste qui s’est produit dans le vestiaire d’une équipe», a réitéré M. Courteau lors d’un entretien avec Noovo Info, mardi.
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Cette déclaration survient à la suite des révélations d’anciens joueurs de hockey junior dans le cadre d’une demande de recours collectif. Trois ex-joueurs, dont Stephen Quirk, qui a évolué dans la LHJMQ lors de son parcours junior, disent avoir été victimes d’intimidation ainsi que de violence physique et sexuelle lors d’initiations des recrues, et ce, sous les regards d’entraîneurs.
«En ce qui concerne le joueur Stephen Quirk qui a joué à Moncton et à Halifax, j’ai appris ce qu’il lui était survenu comme initiation à son passage à Moncton lorsque j’ai lu ce qu’il a dit à la cour», a répliqué le commissaire de la LHJMQ, qui a affirmé n’avoir jamais entendu parlé de quelque chose d’aussi grave depuis ses 30 ans à la barre du circuit.
Commission parlementaire
Alors que Québec solidaire (QS) a demandé de convoquer les dirigeants de la LHJMQ en commission parlementaire, M. Courteau s’est dit prêt à collaborer avec le gouvernement afin de faire le point sur cette situation choquante. «Je vous donne ma parole», a-t-il lancé.
M. Courteau n’a pas voulu admettre qu’une culture toxique régnait dans le monde du hockey et a plutôt indiqué qu’il s’agissait d’un problème de société.
«Pour nous, au niveau de la ligue, ce qui est important, c’est de s’assurer que les joueurs vont évoluer dans un environnement sain en donnant le meilleur encadrement possible avec nos différents programmes et politiques», a répondu le commissaire.
Règle de tolérance zéro
M. Courteau raconte que la LHJMQ a décidé de mettre sur pied une politique afin de contrer ces initiations barbares, non parce qu’elle était au courant des évènements survenus précédemment, mais parce qu’il était connu que ce genre de comportement pouvait se produire.
«On a décidé de mettre un terme à ces initiations en adoptant notre règle en 2000 quand on a procédé à l’adoption d’une nouvelle constitution dans la LHJMQ, a soutenu M. Courteau. Par la suite, on a continué à renforcer notre règlementation en y mettant une tolérance zéro et un code d’éthique que tous les joueurs se doivent de signer chaque année.»
De son côté, la ministre québécoise du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, espère que l’indignation populaire à la suite des révélations concernant les initiations dans le hockey junior mènera à un changement de culture.
Lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale mardi, Mme Charest a encouragé les témoins et victimes d’actes de violences sexuelles et de discrimination posés lors d’initiations à porter plainte.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo.
