Imaginez: chaque jour pendant 18 mois, vous recevez des insultes, des menaces de mort, des messages à caractère pornographique et scatophile. Un individu tente d’usurper votre identité pour vous faire passer pour un pédophile, et à chaque fois que vous bloquez l’un de ses comptes sur les réseaux sociaux, il s’en crée un nouveau.
C’est ce qui est arrivé à Sébastien Rioux, un homme de Trois-Pistoles. En 2019, il se fait viser par un «troll» anonyme sur Twitter connu sous le pseudo de Wappy_Gilmore. Celui-ci lui fait parvenir un meme montrant l’acteur Liam Neeson dans le film Taken avec la phrase «I will find you and I will kill you».
«Cette image-là va revenir tout le long des 18 mois d’intimidation», a raconté Sébastien Rioux en entrevue. Wappy_Gilmore s’autoproclame «pirate» et admirateur de Radio pirate, radio web de l’ex-animateur de radio de Québec, Jeff Fillion. M. Fillion a d’ailleurs déjà minimisé les propos de Wappy_Gilmore sur Twitter, affirmant qu’il ne s’agissait que d’un personnage.
Crédit photo: Twitter
«Son compte a rapidement été fermé sur Twitter, mais il a migré sur d’autres plateformes», mentionne M. Rioux. L’individu se crée de multiples profils sur Instagram, YouTube, et même par courriel. Il envoie des dizaines de messages à Sébastien Rioux.
Crédit photo: Noovo Info
«Un moment donné, il a essayé de me faire passer pour un pédophile, il a dit que j’avais agressé ma cousine de 14 ans. C’est là que j’ai porté plainte à la police.»
La Sûreté du Québec (SQ) a pris la plainte au sérieux et l’enquête a mené les policiers à un certain Peter Poncak, 38 ans, de Gatineau. Après des années de procédures, Poncak a plaidé coupable à des accusations de harcèlement criminel au palais de justice de Rivière-du-Loup, en mars dernier. L’homme a des antécédents criminels en semblable matière et connaîtra sa sentence le 15 septembre.
Crédit photo: Noovo Info
De son côté, Sébastien Rioux souhaite que son histoire serve à d’autres victimes. Il a l’intention de donner des conférences dans les écoles. «Il faut que les gens comprennent que les mots, des fois, ça blesse plus qu’un coup de poing dans face», a-t-il conclu.
