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Exhumation de bébé Maxime Ottawa: d’autres familles lancent des démarches

«Je me souviens qu’à chaque jour ma mère pleurait et attendait dehors l’avion qui allait lui ramener sa fille.»

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D’autres familles autochtones se lancent dans la quête de vérité à la veille de l’exhumation de bébé Maxime Ottawa, enterré avec 13 autres corps, surtout d’enfants autochtones. Parmi les dépouilles, celles d’un autre bébé et d’une fillette de 9 ans. Une ordonnance de non-publication empêche la divulgation de l’identité de l’enfant ainsi que celle de leurs proches. 

«Ça a été un choc, surtout pour mon frère. […] À cette époque, il y avait beaucoup d’enfants autochtones qui disparaissaient de façon nébuleuse», témoigne le frère de la petite fille atikamekw qui n’est jamais rentrée à la maison après avoir été admise à l’hôpital de La Tuque dans les années 1970.

L’enfant d’âge scolaire aurait été elle aussi transférée dans un établissement de santé de la Ville de Québec avant de décéder. Elle aurait été enterrée sous bébé Maxime Ottawa qui sera exhumé mercredi.

L’autre frère de la fillette disparue a ajouté avec émotion: «Je suis triste et à la fois soulagé. Nous avons tellement de deuils à vivre. Des fois je me dis que ça va durer toute ma vie».

Les deux hommes, aussi des survivants des pensionnats autochtones, ont l’intention de ramener la dépouille de leur grande sœur à la maison.

«Je me souviens qu’à chaque jour ma mère pleurait et attendait dehors l’avion qui allait lui ramener sa fille», indique l’un d’entre eux. À l’époque, les parents autochtones se faisaient interdire d’accompagner leurs enfants admis dans un établissement de santé.

Deux bébés d’une même famille

Lors du passage de Noovo Info en territoire atikamekw, la famille d’un autre bébé enterré dans un lot commun près de bébé Maxime Ottawa a aussi tenu à partager son histoire.

«C’était mon petit frère. Il est né en 1954. Il n’avait pas un an lorsqu’il serait décédé. […] on veut essayer de le ramener», a raconté le frère du garçon disparu. 

Dans cette famille, il ne manquerait pas un, mais deux poupons qui auraient été admis dans un hôpital de Québec à l’insu des parents. Les proches ignorent encore où aurait été inhumé le deuxième bébé.

Awacak: la mission d’aider les familles

Pour aller plus loin, les familles doivent faire une demande officielle de renseignements avec l’aide de l’association Awacak dont la mission est de soutenir les familles qui recherchent des enfants disparus après avoir été admis dans un établissement de santé.

«On croyait qu’un maximum de 200 demandes serait fait! On a pas encore fait la moitié du Québec et on recherche déjà plus 217 enfants. […] On a de nouveaux cas chaque semaine, sinon chaque mois», illustre Pierre-Paul Niquay, agent de recrutement et d’information pour Awacak.

Une fois la demande formulée et des informations préliminaires recueillies, la Direction de soutien aux familles mise en place par le ministère des Relations avec les Premières Nations et les Inuits qui prendra le relais pour trouver des documents officiels visant à comprendre la trajectoire de l’enfant recherché.

C’est après ces étapes qu’une demande officielle d’exhumation pourra être formulée devant le tribunal. Les proches de ces deux autres dépouilles enterrées près de bébé Maxime Ottawa souhaitent rapatrier leur défunt à la maison, une étape qui ne pourra se faire avant le printemps ou l’été 2026.

À voir dans la vidéo.