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Alors que les mesures sanitaires demeurent sévères dans les résidences, plusieurs propriétaires affirment que l’isolement social cause aujourd’hui davantage de dommages chez les ainés que le virus.
En effet, une étude américaine réalisée auprès de 15 000 centres d’hébergement aux États-Unis avance que les centres qui avaient des mesures plus sévères enregistraient moins de décès liés à la COVID, mais plus de décès au total.
L’étude considère d’ailleurs que ces décès auraient été provoqués par l’isolement social. Même si cette étude provient des États-Unis, il ne serait pas surprenant que la situation soit similaire au Québec, avance le professeur à la faculté des sciences infirmières de l’Université Laval., Philippe Voyer.
«Les gens sont vraiment affectés par la détresse psychologique, le manque de contact social, la solitude, la perte de qualité de vie, la perte d’autonomie des résidents», a-t-il expliqué, jeudi, sur les ondes de Noovo Info.
M. Voyer estime qu’il est d’ailleurs temps de changer notre façon de gérer les éclosions dans les résidences pour personnes âgées, alors que la COVID n’occupe plus une place aussi importante dans la vie des ainés.
«Lorsqu’il y a une éclosion, c’est presque un haussement d’épaules, parce que c’est rendu très fréquent. Ce n’est plus la même réalité qu'au début», affirme-t-il.
Présentement, dès que deux cas de COVID-19 sont déclarés, on considère qu’il y a une éclosion à l’intérieur d’une résidence, ce qui fait en sorte que des mesures sévères sont prises et que les ainés sont davantage isolés : fermeture de la salle à manger, suspension des activités et suspension des visites, qui ne sont permises que pour les proches aidants présentement.
Une chose insensée aux yeux de Gisèle Tassé-Goodman, présidente du Réseau FADOQ, qui s’inquiète des conséquences.
«La majorité des personnes en RPA est autonome et vaccinée, ne devrait pas avoir des consignes différentes de la population en général, lance-t-elle. Il faut laisser les ainés socialiser.»
«Des grands-parents en RPA ont mentionné qu’ils n’ont jamais vu leurs petits-enfants, les nouveaux nés, depuis deux ans. Alors, c’est considérable, ajoute-t-elle. Ce petit-enfant, qui est né il y a deux ans, marche maintenant.»
«Ces ainés mentionnent: "Quand je le verrai, est-ce que ce petit-enfant me reconnaitra?"»
Près de 9000 personnes vivant en CHSLD ou dans une RPA ont perdu la vie depuis le début de la pandémie, représentant 66% des décès liés à la COVID-19 au Québec.