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L’immeuble La Rémoise II, qui a été construit en 2012, a été touché par des infiltrations d’eau en raison du revêtement extérieur qui avait été mal installé par l’entrepreneur.
Quelques années après la construction de l’habitation, une odeur nauséabonde s'est mise à émaner d’un des appartements.
«Le monde, quand ils venaient me voir chez nous, ils disaient "hum, mais ça sent mauvais ici, ça sent la moisissure"», raconte Denis Bérubé, résidente de l’appartement touché par l’odeur nauséabonde.
Elle dit en avoir parlé à son fils, qui a ouvert le mur pour vérifier et a découvert que tout ce qui se cachait derrière était humide.
Les administrateurs de l’OSBL d'habitation se sont également aperçus que le problème était beaucoup plus grave et qu’il touchait au moins trois appartements.
«Je toussais jour et nuit, j'avais toutes sortes de symptômes», mentionne Monique Sénéchal, résidente d’un des appartements touchés.
Mme Sénéchal dit avoir été consulté un médecin pour faire des tests et que celui-ci lui aurait conseillé de «sortir de son appartement».
L'organisme sans but lucratif (OSBL) derrière le projet d’habitation La Rémoise II se retrouve maintenant coincé au cœur d'une poursuite judiciaire.
«Au linteau, des angles étaient inversés et des clous étaient inversés également. Puis, on a remarqué que des chantepleures n’étaient pas situées au bon endroit», explique Martin Bécotte, porte-parole de la Fédération régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie.
Il souligne que les logements les plus affectés ne sont plus habités, ce qui crée «des pertes locatives importantes» pour l’OSBL.
Pour tout réparer, il faudra 1,5 million de dollars. C'est d’ailleurs le montant de la poursuite qui a été déposée en 2020 contre l’entrepreneur.
En attendant les règlements de la poursuite, des travaux doivent être effectués, mais l’organisme sans but lucratif n'a pas l'argent.
«C'est inquiétant, on ne sait pas ce qui se passe», a indiqué Mme Bérubé, visiblement préoccupée.
«La situation est intenable. Ça fait cinq ans qu'on soutient le projet, mais on ne pourra pas vraiment aller plus loin.»
M. Bécotte a demandé de l'aide à la Société d'habitation du Québec (SHQ), mais celle-ci l'a renvoyé à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
«On nous a proposé de refinancer l’immeuble pour 700 000 $, de faire un prêt temporaire de 300 000 $ jusqu'à tant qu’on règle le dossier juridique et la SHQ nous demande d'aller chercher 420 000 $ à la SCHL, mais la SCHL ne s'est toujours pas engagée envers nous», indique-t-il, ajoutant que la SCHL exige que le projet soit rentable.
«C’est un peu drôle demander de la rentabilité dans le logement social», souligne M. Bécotte.
La SCHL n'a pas voulu fournir de réponse à Noovo Info.
«Le conseil d'administration c'est bénévole, c'est du temps qu'on investit là-dedans parce que ça nous tient à cœur», a souligné la présidente de La Rémoise II Suzie Genest.
Noovo Info a tenté d'obtenir la version de l'entrepreneur en question qui a refusé de commenter étant donné que les procédures judiciaires sont en cours.