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Avec la météo clémente des premiers jours de mars viennent aussi quelques désagréments: des voitures sérieusement abîmées, des garagistes qui ne savent plus où donner de la tête et des automobilistes fatigués d’éviter les trous, comme cet homme désillusionné que vous pouvez entendre dans la vidéo.
Est-ce pire que jamais cette saison?
Un total de 2328 signalements ont été effectués au service 311 de la Ville de Montréal en janvier et février dernier, selon ce qu’a indiqué le porte-parole Hugo Bourgoin à Noovo Info, vendredi. Ce sont 916 signalements de plus qu’à pareille date en 2023. La Ville indique toutefois que plusieurs signalements peuvent concerner le même nid-de-poule.
«Cette année, avec plusieurs cycles de gel et de dégel, on devrait avoir une saison peut-être difficile», a commenté Nicolas Ryan, directeur des affaires publiques de CAA-Québec dans un entretien avec Noovo Info. «Cela dit, est-ce que ça va être la pire de tous les temps? Si on posait la question chaque année, c’est ce que les gens nous diraient».
«Cette année, c’est la pire, mais chaque saison est différente au final.»
La Ville de Montréal assure ne ménager aucun effort pour prévenir les nids-de-poule. Elle prévoit investir 841 millions de dollars dans le planage-revêtement d’ici 2033. Ce montant suffira-t-il?
«L’argent qui est mis dans le réseau année après année n’est même pas suffisant pour l’améliorer», a avancé Nicolas Ryan. «On fait l’effet d’un diachylon sur le réseau. Il y aurait énormément d’argent à injecter dans notre réseau routier pour le remettre à niveau. Malheureusement, l’argent ne pousse pas dans les arbres.»
Les cocktails météo en début d’année ont été propices à la formation de nids-de-poule. Heureusement, le beau temps des derniers jours a permis à la Ville de reprendre ses opérations de colmatage jour et nuit.
«Les conditions favorables des derniers jours ont permis la reprise du colmatage mécanisé à l’aide des appareils Python 5000, lundi», a dit Hugo Bourgoin pour la Ville de Montréal. «Cela s’ajoute au colmatage manuel fait par les équipes des arrondissements.»
Au Centre du pneu Papineau, on fait une à deux réparations de pneus ou de roues endommagés par jour durant la saison des nids-de-poule.
«Si ce n’était pas des nids-de-poule, on serait moins occupés au printemps à faire de la suspension et de la direction lorsqu’on vérifie l’auto», a noté Daniel Bélisle, propriétaire du Centre du pneu Papineau.
Et la facture est de plus en plus salée pour les automobilistes. Depuis 2020, les coûts de réparation liés aux nids-de-poule ont augmenté de 20% à 35%, selon CAA-Québec. «Avec la main-d’œuvre, on est dans le 500$, mais ça peut aller à 1000 $, 1200 $, souvent», a calculé Daniel Bélisle.
«Est-ce que je dois appeler mon assureur? C’est souvent une question que les gens vont nous poser», a relaté Nicolsa Ryan chez CAA-Québec. «La réalité, c’est qu’en bas de 1000 $, ça ne vaut pas la peine d’appeler l’assureur en raison de la hausse des primes et de l’impact sur le dossier de conduite. Souvent, les gens vont assumer cette facture eux-mêmes. C’est très plate.»