L'intention du gouvernement Legault d'interdire les prières de rue sème la controverse. La plus importante association musulmane estime qu’empêcher tout le monde de prier à l’extérieur puisqu’une centaine de personnes décident de prier devant la basilique Notre-Dame n’est pas la solution.
Interrogé à ce sujet, le directeur général du Conseil national des musulmans canadiens, Stephen Brown, explique que cette mesure proposée par Québec est radicale et risque de brimer les droits garantis par la Charte.
«Allons-nous interdire les fêtes de Noël en décembre? Est-ce que quelqu’un qui fait du yoga dans le parc, allons-nous commencer à le questionner pour des motifs religieux?» a-t-il questionné.
M. Brown abonde toutefois dans le sens de plusieurs Québécois. Faire la prière devant une église à Montréal, c’est de la provocation.
«Prendre des actions provocatrices pour se faire voir, est-ce une chose intelligente à faire? Non. Mais les musulmans ne sont pas en train de prier devant les églises. Comme la majorité du monde, on veut juste vivre en paix», a-t-il affirmé.

Il ajoute qu’il y a 500 000 musulmans au Québec et que seulement une poignée de personnes ont décidé de prier devant la basilique Notre-Dame.
L'interdiction des prières de rue sera un aspect d’un projet de loi qui aura comme objectif plus large de renforcer la laïcité au Québec.
En décembre dernier, le premier ministre François Legault avait évoqué la possibilité d’interdire les prières de rue.
«Moi, de voir du monde à genoux dans la rue à faire des prières, je pense qu’il faut se poser la question. Je ne pense pas que c’est quelque chose qu’on devrait voir», avait-il alors déclaré.
Les prières de rue sont populaires en Europe, puisque les mosquées débordent. Mais au Québec, il y aurait assez de lieux de culte, alors qu’un musulman sur cinq va à la mosquée dans la province.

