Politique

Le gouvernement Legault va légiférer pour interdire les prières de rue

On indique qu’il y a une «forte adhésion du caucus» caquiste à la mesure.

Mis à jour

Publié

fd36ebcb2a87e655d7ed26e0176bc3f94d25027ce57ec599279394f019404e24.jpg Le ministre Jean-François Roberge répond à l'opposition lors de la période des questions à l'Assemblée nationale du Québec, le mardi 8 avril 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot (Jacques Boissinot | La Presse canadienne)

La laïcité sera au menu législatif de la prochaine session parlementaire. Le gouvernement Legault va déposer un projet de loi cet automne pour interdire les prières de rue.   

L’information d’abord rapportée par le «Journal de Québec» a été confirmée par La Presse Canadienne.

«La multiplication des prières de rue est un enjeu sérieux et sensible au Québec. En décembre dernier, notre gouvernement a évoqué son malaise face à ce phénomène de plus en plus présent, surtout à Montréal», a indiqué le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, dans une déclaration écrite transmise à La Presse Canadienne. 

Selon une source gouvernementale, il y a une «forte adhésion du caucus» caquiste à la mesure. 

L'interdiction des prières de rue sera un aspect d’un projet de loi qui aura comme objectif plus large de renforcer la laïcité au Québec. 

En décembre dernier, le premier ministre François Legault avait évoqué la possibilité d’interdire les prières de rue.

«Moi, de voir du monde à genoux dans la rue à faire des prières, je pense qu’il faut se poser la question. Je ne pense pas que c’est quelque chose qu’on devrait voir», avait-il alors déclaré. 

En mars, le gouvernement avait mandaté un comité pour formuler des recommandations afin de renforcer la laïcité. Or, le rapport du comité, rendu public cette semaine, suggère plutôt que ce soit aux municipalités d’adopter des politiques pour encadrer cette pratique.

«Le premier ministre du Québec m’a donné le mandat de renforcer la laïcité et j’ai la ferme intention de remplir ce mandat avec diligence. Grâce aux réflexions faites en caucus et au rapport du comité, nos réflexions sur plusieurs aspects de la laïcité sont bien avancées», a ajouté le ministre Roberge.

«Tensions»

De son côté, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, souhaite aussi interdire les prières de rue, mais veut consulter ses membres sur la question. 

Selon lui, il s'agit d'un «phénomène qui s'amplifie et qui crée des tensions» en faisant référence aux prières devant la basilique Notre-Dame, à Montréal. 

«À la lumière de ce qui se passe en Europe, parce que ces mêmes dynamiques-là en Europe ont pris encore plus d'ampleur et ça amène à des dynamiques sociales que je ne voudrais pas pour le Québec. J'ai espoir et je travaille pour que le Québec se distingue par son niveau de paix sociale et de compréhension de vivre ensemble qui fonctionne», a-t-il expliqué en point de presse jeudi à l'Assemblée nationale. 

«Quand on voit des tensions s'exacerber, on n'est pas obligé d'attendre que la situation soit à un niveau difficile à gérer», a-t-il ajouté. 

Le «référendum consultatif» de Paul St-Pierre Plamondon servira aussi à prendre le pouls de ses militants sur l'«interdiction, pour tous les élèves du primaire, des tenues et signes religieux ostensibles» et l'«interdiction des prières dans les écoles qui bénéficient du financement de l’État».

Thomas Laberge

Thomas Laberge

Journaliste