Justice

«Allais-je vivre ou mourir?»: la famille qui poursuit le SPVM et Montréal revient sur les événements

«J'avais l'impression de flotter dans un nuage de douleur et de froid.»

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La famille prise dans une fusillade avec la police revient sur les événements La famille prise dans une fusillade avec la police revient sur les événements

«J'avais l'impression de flotter dans un nuage de douleur et de froid alors que mon sang chaud ruisselait pour créer une image sombre au sol. Allais-je vivre ou mourir?»

Le 4 août 2024, la vie de la famille Abdallah s'est effondrée. La petite famille revenait de camper quand soudainement, un homme poursuivi par des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à pied s'est présenté devant chez eux pour voler leur voiture. Le suspect a ensuite tiré vers les policiers qui ont répliqué avec 40 projectiles. Deux membres de la famille Abdallah ont été touchés par les projectiles.

Lundi, la famille a annoncé poursuivre la Ville de Montréal et les agents du SPVM pour 6,5 millions de dollars. Elle les accuse d'avoir agi avec témérité et de manière négligente.

«Houssam (père de la famille Abdallah) voit une balle atteindre son fils. Sans hésiter, il se place en bouclier pour protéger ses deux enfants. Il va être atteint de six balles. La sixième l'atteint à la jambe. Houssam tombe sur son épaule et les coups arrêtent. Pendant environ une heure, Houssam et Abdel-Rahman restent au sol, grièvement blessé, sans aucun soin médical. Quand les policiers s'approchent finalement d'eux, c'est muni de boucliers. Ils menottent alors les deux hommes sans aucune justification ou explication», raconte Virginie Dufresne-Lemire, avocate de la famille.

Le père a perdu son autonomie et affirme avoir des séquelles graves au niveau physique et psychologique.

«Cela fait un an. Assise aujourd'hui, je cherche encore les mots justes pour décrire cette dernière année; horrible, terrifiante, traumatisante, démoralisante, déchirante, confuse, effrayante, révoltante, stressante», mentionne la fille d’Houssam, Jana Abdallah.

L’objectif de la poursuite est d’obtenir justice pour la famille, mais aussi de déterminer quelle force les policiers ont le droit d’utiliser, dans quelles circonstances et de quelle manière, souligne Me Dufresne-Lemire.

«On allègue un aspect de profilage à ce stade-ci qui n'est pas qualifié comme étant racial parce qu'on a peu d'informations. Tout ce qu'on a, c'est comment la famille a été traitée et le fait que les policiers, en allant vers le fils, ont parlé de lui comme étant le suspect numéro un au chandail blanc», indique-t-elle en soulignant qu’il n'y avait aucune raison de le qualifier de suspect numéro un.

La famille dit vouloir obtenir justice, mais aussi envoyer un message à la police pour que ce genre d'intervention qui dégénère ne se reproduise plus.

Noovo Info a tenté d’obtenir un commentaire de la Ville de Montréal, mais la Ville et le SPVM ont répondu qu’il ne commenteraient pas le dossier afin de «préserver l'intégrité du processus judiciaire en cour».

Voyez le reportage d’Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.