Pour sa dernière journée de manifestation, le mouvement Le communautaire à boutte, parti de la Mauricie, a décidé de se rendre à l'Assemblée nationale afin de revendiquer un meilleur financement et une meilleure reconnaissance de la part du gouvernement. Noovo Info a suivi le mouvement jusqu’à Québec.
Si le gouvernement ne répond pas aux revendications du mouvement, «on peut s’attendre à ce que le terreau qu'on a placé cette semaine puisse nous permettre de ressortir encore plus fort au printemps», a souligné Caroline Chartier, du mouvement Le communautaire à boutte, dans l’autobus en route vers l’Assemblée nationale.
Plus fort veut dire une «grève», selon Mme Chartier, «mais la durée n'est pas encore connue». Cette grève serait tenue «à l'échelle provinciale […] parce que là, on sent vraiment l'engouement des autres groupes à travers la grève, croit-elle.
Vendredi, plus de 150 personnes de la Mauricie se sont déplacées afin de tenter d'avoir l'écoute du premier ministre François Legault. Aucun élu n'était en cours de journée présent, mais les gens du communautaire ont quand même tenu à transporter un cercueil symbolique rempli des rapports annuels symbolisant la mort du communautaire.
«On s'attendait pas à avoir 200 millions [de dollars] là», a tempéré Matthieu Gélinas en entrevue avec Noovo Info après l’arrivée du mouvement à Québec. Son groupe cherche plutôt des «alliés», «pis le message est clair: on va aller conquérir le Québec, on va aller chercher des alliés à la grandeur [de la province] et surtout, aussi, des alliés politiques».
Un «manque de respect» de Boulet et LeBel?
En attendant, Matthieu Gélinas a sommé le premier ministre de sortir «de son Assemblée nationale» pour prendre «le temps de se reconnecter» et changer de sujet. «L’économie, là… C’est économie, économie, économie avec François Legault», se plaint-il. «Nous, on en fait du développement, c’est de l’investissement.»
D’ailleurs, Émilie Marchand, une autre membre du Communautaire à boutte, ressent «l’indifférence du gouvernement».
«Il faut qu'il se passe quelque chose», renchérit-elle.
«Les travailleurs sont épuisés, ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Nous, ce qu'on veut, c'est aider le plus de gens possible. Et puis présentement, on est saturé.»
Matthieu Gélinas montre du doigt le ministre du Travail, Jean Boulet, et la ministre de l’Éducation, Sonia LeBel, qui sont députés des circonscriptions de Trois-Rivières et de Champlain. «Ça fait un mois, ils sont dans notre région, ils nous entendent dans les médias et jamais n’ont-ils ouvert la porte», déplore-t-il. «Ils ont laissé malheureusement leur députée [de Laviolette-Saint-Maurice] Marie-Louise Tardif gérer ça toute seule. C’est vraiment décevant […] pour des ministres. Ça montre le peu de respect qu’ils sont envers les groupes communautaires.»
M. Gélinas est particulièrement amer quant à la position de Boulet et LeBel dans le dossier.
«Ils vont être choqués d'entendre ce que je viens de dire mais, clairement, s’ils avaient été respectueux du travail qu'on fait, ils auraient fait des appels, ils auraient tenté de nous rejoindre. C'est ça, la job d'un député et d'un député de proximité. Malheureusement, ils sont en échec, complètement.»
Vendredi marquait la dernière journée des protestations du mouvement Le communautaire à boutte. Selon l'organisation, en fonction de la réponse de François Legault, cela pourrait ne pas être la dernière.

