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L’homme, qui n’a aucun antécédent criminel, avait en sa possession un véritable butin de stupéfiants valant plus d’un million de dollars. Les policiers ont saisi notamment plusieurs kilos de cocaïne, des stéroïdes, 81 000 comprimés de toute sorte, dont 44 000 pilules de nitazène; un opioïde nouvellement arrivé sur le marché, qui est 20 fois plus puissant que le fentanyl.
La santé publique de Montréal avait d’ailleurs publié il y a quelques semaines une mise en garde concernant la présence de nitazène sur le marché noir, des comprimés identiques aux pilules pharmaceutiques.
«Les gens ont l'impression d'avoir accès à un médicament qui a été produit par une compagnie pharmaceutique. Ils sont identiques au niveau de l'aspect, par contre, les trafiquants mettent un nitazène quelconque plutôt que la substance auquel les gens s'attendent et c'est là où le risque de surdose est particulièrement élevé», explique Dr Alexandre Larocque, médecin-conseil à la direction régionale de la santé publique de Montréal.
Selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), le nitazène a causé neuf surdoses en 2024, donc cinq mortelles. Le jeune Mathis, qui est décédé d’une surdose à l’âge de 15 ans, fait tragiquement partie de ces statistiques. L’adolescent avait consommé à son insu un comprimé de nitazène.
Le père de Mathis, Christian Boivin, donne maintenant des conférences pour parler de l’histoire de son fils et tenter de prévenir de futures surdoses chez les jeunes.
«On n’en fait pas assez. Moi, je fais de la prévention dans les écoles, mais je suis tout seul. Si on regarde ce qui s'est passé en 2025, avec les coupes en santé… Ils ont coupé dans tous les organismes qui font de la réduction des méfaits», a-t-il rapporté en entrevue avec Noovo Info, visiblement émotif.
Malgré la douleur, Christian continue son combat pour interpeller les élus à en faire davantage.
«On a viré la terre à l'envers à cause de la COVID et la COVID au Canada a tué autant de personnes que la crise des opioïdes, mais on fait rien.»
Depuis 2022, plus de 153 000 comprimés de nitazène ont été saisis par les enquêteurs du SPVM. En 2025, la quantité s’élève déjà à 45 000 après seulement quatre mois.
Les trafiquants de nitazène s’exposent à de très lourdes peines d’incarcération pouvant aller jusqu’à la prison à vie.
Bela Erdoskarpati connaitra son sort au cours des prochains mois. Deux autres personnes ont également été arrêtées dans ce dossier.