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Fonction publique: Québec ordonne le retour au bureau, mais le mode hybride est là pour rester

«Trois jours par semaine, c’est un nombre raisonnable.»

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Une employée qui travaille à son bureau Une employée qui travaille à son bureau (Banque d'images Envato)

Québec a emboîté le pas à d’autres employeurs au pays, mardi, en ordonnant à ses employés de retourner au bureau trois jours par semaine.

France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de l’Efficacité de l’État, a déclaré qu’il s’agissait d’une mesure nécessaire et raisonnable pour améliorer la productivité.

Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.

«Aller au travail n’est pas une punition», a-t-elle lancé. «Trois jours par semaine, c’est un nombre raisonnable.»

Les représentants syndicaux n’ont peut-être pas apprécié la nouvelle, mais l’obligation de se rendre au bureau trois jours par semaine devient la norme, selon Denis Hamel, conseiller stratégique du président du Conseil du patronat du Québec.

«Je pense qu’il n’est pas surprenant que de nombreux employeurs, y compris les gouvernements, adoptent désormais une stratégie visant à faire venir de plus en plus d’employés au bureau», a-t-il dit.

Bien qu’il appartienne à l’employeur de déterminer le nombre de jours pendant lesquels les employés doivent être présents au bureau, il y a des avantages à ce que les employés soient réunis sur le lieu de travail, selon lui.

«Cela améliore la coopération, la collaboration et clarifie les frontières entre le travail et la maison», a affirmé M. Hamel.

On estime que 35 % de la main-d’œuvre québécoise partage sa semaine de travail entre la maison et le bureau, un arrangement hybride qui convient à Maxim Pinsonnault, responsable des ressources humaines pour une société minière internationale.

«Je reçois des appels tard le soir ou tôt le matin», a-t-il expliqué. «Cela me donne donc une certaine flexibilité pendant la journée.»

L’employeur de M. Pinsonnault lui permet de travailler à domicile jusqu’à quatre jours par semaine, mais il dit apprécier le temps passé au bureau, qui l’aide à rester motivé et en contact avec son équipe.

«J’ai l’impression d’optimiser mon temps de travail de cette façon, et cela me donne l’équilibre parfait pour que tout fonctionner», a-t-il indiqué.

Le temps passé au bureau en face à face est précieux pour les nouvelles recrues, en particulier selon l’auteure et consultante en ressources humaines Annie Boilard.

«Nous savons que les nouveaux employés s’intègrent plus rapidement s’ils ont des réunions en face à face plutôt que de travailler cinq jours par semaine à domicile, par exemple», a-t-elle mentionné.

Mais elle ajoute que les employeurs ont tout intérêt à proposer à leurs employés une option hybride, car cela leur donne le sentiment de contrôler leur temps et peut les fidéliser à long terme à l’entreprise.

«Trois jours au bureau et deux jours en télétravail semblent convenir à presque tout le monde», a ajouté M. Boilard.

Certains lieux de travail, tels que les banques et les entreprises technologiques, imposent le travail à temps plein au bureau, mais Mme Boilard estime que la tendance hybride n’est pas près de disparaître à court terme.

«Je pense que cette tendance est là pour durer. J’espère que ce sera le cas», a-t-elle conclu.